Par
Dorine Goth
Publié le
27 juil. 2025 à 10h12
Un coup de klaxon et la pelle train-roue se met en branle. Dans sa mâchoire d’acier, elle attrape une flopée de traverses, qu’elle dépose quelques mètres plus loin avant de répéter l’opération. Bienvenue sur l’un des chantiers du RER C, entre le tunnel d’Austerlitz et Invalides. La 28ème édition des travaux estivaux dits Castor qui sont devenus aussi incontournables en été que la crème solaire et le soleil. Et pour cause : construit en 1840, le RER C est la plus ancienne ligne de transport d’Île-de-France. Sur la portion qui occupe cet été les agents SNCF, certains appareils de voie remontent à 1960. « La maintenance était devenue quasi impossible, il fallait intervenir en permanence », expose Nicolas Dardoise, responsable des travaux Castor à la SNCF.
Un chantier « haute couture »
Sauf que comme chaque année, le tunnel du RER présente son lot de difficultés. « On fait de la haute couture », illustre Gilles Gautrin, directeur modernisation et développement SNCF Réseau Île-de-France. Six semaines d’interruption dans Paris intra-muros entre le 15 juillet et le 23 août sont nécessaires pour le remplacement de 5 km de voies, quatre aiguillages et 3 000 tonnes de ballast. « On avance au rythme de 500 m de linéaire par semaine alors que sur un chantier classique, on a plutôt ce rythme en 24 heures », présente Nicolas Dardoise.
Sur le terrain, les opérateurs doivent faire face à plusieurs contraintes notamment dues à l’étroitesse du tunnel. « Ce matin encore, on s’est rendu compte que le wagon pupitre [outil innovant pour convoyer des aiguillages entièrement fabriqués] ne passait pas dans la largeur à quelques centimètres près. On a dû trouver une solution », rapporte le chef de chantier. Quant aux trains de travaux, ils n’ont que deux fenêtres de tir par jour pour s’insérer sur le chantier, sans perturber la circulation ferroviaire.
Le tracé, avec des courbes plus prononcées, nécessite aussi l’installation de traverses supplémentaires. Environ 2 000/km contre 1 666 en temps normal. Les attaches du rail sont doublées et la soudure est faite avec un alliage métallique de résistance supérieure. Autant d’éléments qui nécessitent davantage de manœuvres.
Le chantier du RER C s’étend sur 5 km dans Paris intra-muros. (©DG / actu Paris)Des travaux infinis
Mais pas question de perdre la cadence et prendre du retard. « Quoi qu’’il arrive, le chantier sera rendu le 23 août », promet Nicolas Dardoise. Pour ça, une cinquantaine d’agents se relaient 24h/24, cinq jours sur sept. « Certaines années, on monte à 7j/7 », poursuit-il. La promesse ensuite : plus de fiabilité des trains et donc moins d’interruptions pour les usagers. Les travaux d’aiguillage doivent aussi offrir plus de régularité sur la ligne.
De là à voir bientôt le bout des travaux ? « Peut-être un jour. Mais la ligne nécessitera toujours des travaux de maintenance. Il ne faut pas croire qu’on fait ces interruptions pour le plaisir », répond Nicolas Dardoise, pas certain de voir cette échéance se concrétiser. En parallèle, les mêmes types de travaux sont réalisés sur la branche ouest entre Paris et Versailles Château.
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