De loin, on a l’impression que les derniers mois de Santa ressemblent à une espèce de tourbillon géant, où les événements se succèdent, où l’attention médiatique s’amplifie fortement et où les émotions fortes sont presque devenues la norme.
Pêle-mêle, dans la drôle de vie de la Niçoise, inconditionnelle de Véronique Sanson, il y a eu Recommence-moi, un titre choisi comme hymne de la Star Academy, saison 12. L’album du même nom lui a d’ailleurs offert un premier sacre aux Victoires de la musique.
Ce disque, couplé à ses performances scéniques remarquées, à base de piano suspendu dans les airs, lui a ouvert les portes de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, où elle a repris Vivre pour le meilleur, de Johnny. Désormais, les dates de tournée s’enchaînent, dans les plus grands festivals de France et des pays voisins, avant un automne et un début d’année 2026 qui l’expédieront vers une foule de Zéniths de l’Hexagone. En plus de tout ça, Santa fera ses débuts parmi le jury de The Voice Kids.
Forcément, à l’approche d’un nouveau concert qui s’annonce particulier et diablement spectaculaire au Nice Jazz Fest, ce soir en clôture de l’événement, sur la Scène Masséna, on peut comprendre que la nouvelle princesse de la chanson française de 34 ans ait envie d’appuyer un peu sur « pause ». De retour dans sa ville pour son premier show solo (en dehors d’un showcase promotionnel avec la radio Kiss FM au Château de Crémat, en octobre dernier), elle ne donnera pas d’interview sur place. Alors, on a profité d’un moment avec elle au téléphone pour faire le point sur cette folle aventure solo, qui vient dans le prolongement de ses belles années avec le groupe Hyphen Hyphen, autre fierté locale s’étant très bien exportée.
La dernière fois que nous avions échangé, c’était avant un showcase à la Fnac de Nice, pour la sortie de ton EP 999, en septembre 2022. Cette période te paraît très loin?
Oui, parce qu’il y a eu tellement de choses qui se sont passées depuis… J’ai vraiment perdu la notion du temps, en fait. Je préfère compter en souvenirs! Je me réjouis de ce que je vis. Le seul vertige que j’ai, c’est parfois par rapport à l’ampleur que cette histoire prend.
Y a-t-il des moments où cette accélération fulgurante t’effraie?
Chez moi, c’est la joie qui domine. Parce que ça me donne les moyens de rendre tout ce que je reçois et de créer de grands rendez-vous, des spectacles très, très ambitieux. Je suis heureuse de voir que ça prend cette tournure-là. Parce que je ne m’attendais pas à ce que ça arrive aussi tôt. Mais j’accueille ça humblement, parce que ça fait des années que je chante.
Tu as conquis un très large public avec des chansons intimes…
J’ai eu le luxe de ne pas savoir qu’elles allaient peut-être être écoutées. J’ai une liberté inouïe celle d’être impudique, puisque j’ai écrit pour moi. Si Popcorn salé n’avait pas marché, je n’aurais pas sorti mon EP. Parfois, montrer ses impudeurs, ça peut être un jeu un peu dangereux. Mais j’ai eu de la chance que ça soit accueilli avec beaucoup d’empathie et de sensibilité.
Ton public semble très varié, exact?
Les gens qui viennent me voir en concert n’ont pas d’âge, n’ont pas de genre. Je crois qu’on est traversé par une sensibilité qui nous relie. Quand je rencontre un monsieur retraité de 85 ans qui me dit avoir pleuré sur ma reprise de Vivre pour le meilleur, je me dis qu’on est dans un métaverse magnifique. Faire le lien entre ces générations, je trouve que c’est le plus beau compliment qu’on puisse recevoir en tant qu’artiste.
Quand tu as chanté suspendue dans les airs à 40mètres du sol pour la première fois, en 2023 à Bruxelles, tu avais l’intention de devenir la Tom Cruise française?
La Tom Cruise niçoise (elle rit)! Je savais que si ça fonctionnait, ça pourrait donner le « la » de la suite de mes mises en scène, qui iraient crescendo. Mais quand j’ai sorti mon album, j’ai dit au producteur de spectacles qu’on n’aurait peut-être pas assez de succès pour jouer dans de grandes salles et monter ce show assez gros, j’imaginais peut-être plus ça pour le deuxième album. Et puis on se retrouve à faire une tournée des Zéniths.
Avant ça, il y a Nice, ce dimanche. Envie de tout retourner sur tes terres?
Bien sûr! Parce que ce public niçois, il est chaleureux uniquement si tu donnes beaucoup, au bon moment. J’ai vraiment envie d’être explosive. Mon cœur bat pour Nissa la Bella, et puis il y aura la famille, les amis. Ça fait des mois que je prépare quelque chose de spécial pour cette date…
Savoir+
Dernier soir au Nice Jazz Fest. Mercy, Feu! Chatterton et Santa sur la Scène Masséna; Monsieur Mâlâ, Ekep Nkwelle, Avishai Cohen et Jazz Celebration (China Moses, Hugh Coltman, Robin Mckelle…) au Théâtre de Verdure. Rens. nicejazzfest.fr