Presque devenus mignons depuis le film Ratatouille, les rongeurs sont pourtant un fléau. Rats bruns, d’égout ou surmulots: leur population a bondi de 20% en une dizaine d’années. Il n’est pas rare de croiser leur minois sortant d’une poubelle, dans la rue, ou même chez soi.

Ces petits animaux ramènent maladies et parasites. Leur contamination inquiète et menace tous les âges. En 2024, la crèche des Iris à Nice en découvrait dans son enceinte. Un cas loin d’être isolé. Des lits pour enfants avaient même été rongés.

Enjeu de santé publique majeur, « la lutte contre les nuisibles est l’affaire de tous », proclame le maire de Nice, Christian Estrosi.

1.463 captures en 6 semaines

Avec 393 mobilisations d’agents et 675 interventions en 2024, le service d’Hygiène publique et de lutte antivectorielle de la ville ne flâne pas.

Des postes d’appâts sont déjà présents dans les zones infestées, par prévention ou après signalement.

Cette année, la Ville de Nice va plus loin et teste pendant neuf mois vingt-cinq appareils Ekomille. Fixés dans des boîtiers sécurisés bardés de bois, ces dispositifs de capture n’utilisent pas de produits biocides, nocifs ou empoisonnés.

Un simple appât alimentaire suffit. Installé en centre-ville, hautement fréquenté par la population, Ekomille n’est dangereux ni pour les enfants, ni pour les animaux non ciblés.

Christian Estrosi relève que six semaines après leur installation, « les pièges ont déjà capturé 1.463 rats ». Le bilan dressé en fin d’expérimentation devrait déterminer la feuille de route.

Une responsabilité collective

Mais ces appareils sont une aide annexe. Et puis, la majorité des rongeurs vit recluse, elle ne sort que pour manger.

« Dans les grandes villes comme Nice, il y a davantage de poubelles de restaurant, mais surtout, de restes de nourriture au sol: l’incivilité est un facteur majeur », rappelle un dératisateur.

La Ville de Nice appelle donc à la responsabilité collective: « les petits gestes tels que le fait de ne pas laisser de sacs de détritus ouverts et jetés à terre font la différence. »