Nice, ville de soleil et de culture, a une place particulière dans le cœur d’Alice Taglioni. L’actrice, connue pour ses rôles au cinéma, ses talents de pianiste ou encore pour sa plume délicate (notamment avec Un papa vivant, 2023, éditions Robert Laffont), était de passage à Péone-Valberg, pour une lecture d’extraits du roman de Jean Giono, Le Chant du monde, dans le cadre du Festival des Mots. Entre deux projets, l’artiste cultive une relation intime avec la littérature, où le papier a encore une odeur, où les phrases s’animent sous les doigts et où les grands classiques de la littérature côtoient les plaisirs coupables. Elle nous a donné rendez-vous à Nice, à son hôtel.
Nice semble être une ville qui vous inspire. Pourquoi?
Nice, c’est une ville où je pourrais vivre. Je suis tombée amoureuse d’elle, il y a trois ans, pendant le tournage de Nice Girls. La Méditerranée, les couleurs, la vieille ville, le mélange des cultures… Tout cela me touche profondément. Et puis c’est une ville jeune, dynamique, avec une gastronomie incroyable. Travailler ici, sous le soleil du mois de septembre et d’octobre, c’était un vrai bonheur.
Pour cette nouvelle édition du Festival des Mots, vous (avez lu) un extrait du roman de Jean Giono, Le Chant du monde. Comment abordez-vous cet exercice?
Lire à voix haute, c’est une découverte ou une redécouverte. Quand je travaille un texte, j’aime bien l’écrire et le dire à voix haute, ça me permet de mieux le comprendre. L’an dernier, j’avais été frappée par l’écoute du public, comme si on racontait une histoire à un enfant. Ça m’a même inspirée à jouer un peu les personnages. C’est un moment de recueillement rare dans un monde où tout va si vite.
En 2023, vous sortez votre premier roman, Un papa vivant, dont l’histoire est très liée à la vôtre. Quel est votre rapport à l’écriture?
Étrangement, la littérature n’a pas toujours fait partie de mon quotidien. Mon approche est technique, parce que j’écris d’abord des scénarios. Le roman m’a offert une liberté incroyable, notamment pour explorer l’imaginaire. Avec un livre, on peut tout se permettre, même ce qui serait impossible à filmer. C’est sans limites, comme pour la composition d’une musique.
En tant que lectrice, avez-vous des rituels?
Je préfère le papier. J’aime les marque-pages, les coins pliés, les phrases surlignées… Tout ce qui engage les sens. Par contre, sans mes lunettes, c’est compliqué. Je lis surtout la journée, quand j’ai un moment, ou à la plage, où le livre devient un refuge contre le soleil éblouissant.
Quel est le premier livre qui vous a marquée?
Mon bel oranger, de José Mauro de Vasconcelos, sans hésiter. C’est le premier livre qui m’a fait pleurer, rire et découvrir la puissance des émotions littéraires. J’ai recommandé à mes enfants de le lire, il n’y en a pas un qui l’a fait. (rires) Sinon, j’ai été bouleversée par La Vie devant soi, de Romain Gary. Et j’ai un petit faible pour les livres de Daphné du Maurier, qui gagneraient à être adaptés.
En parlant d’adaptation, laquelle est votre préférée?
Harry Potter. J’ai dévoré les livres et j’ai adoré voir les personnages prendre vie à l’écran. Même si ce n’est pas de la grande littérature, cette saga a un univers formidable. En revanche, pour Daphné du Maurier, j’ai préféré le livre au film d’Alfred Hitchcock [L’Auberge de la Jamaïque, ndlr]. Le mystère du texte était trop puissant pour être égalé.
Et côté plaisir coupable, avez-vous des livres que vous aimez en secret, sans vouloir forcément l’avouer?
Mon père adorait les San-Antonio. Un jour, j’en ai lu un, par pure curiosité, et j’ai trouvé ça génial! Bien sûr, je n’en parle pas trop, c’est mon petit secret. Il y a quelque chose de jubilatoire dans ces histoires policières avec ce personnage d’aventurier franchouillard. C’est un peu un James Bond à la française, mais en plus drôle. D’ailleurs, ça ferait une excellente adaptation!
Savoir+
Prochain rendez-vous au Festival des Mots, ce samedi 26 juillet, avec Stéphane Freiss à Saint-Etienne-de-Tinée. Eglise, 21h. soirees-estivales.departement06.fr/le-festival-des-mots