Les raisons de son engagement, « ce sont les mêmes raisons que celles qui m’ont poussé à être médecin de campagne. Ma motivation première était d’être au service de la population. Le cheminement pour que je devienne maire de La Fouillouse a été très simple. L’ancien maire, qui était Jean Meunier, qui était par ailleurs bâtonnier, était l’un de mes patients. Lors d’une consultation, il m’a proposé d’entrer au conseil municipal et de prendre sa succession. C’était en septembre 2007.

En fait, cette idée ne m’avait jamais traversé l’esprit, mais une fois que cette proposition m’a été faite, j’ai trouvé que c’était très cohérent, notamment avec ma profession de médecin, c’était complémentaire. Du côté de ma famille, je n’ai eu aucune contrariété, mais au contraire un soutien de sa part. Lorsque j’ai été élu pour la première fois, j’étais naturellement très heureux, d’autant plus qu’il y avait trois listes et qu’on a été élu au premier tour. Je pense que les gens ont voté pour le médecin et que l’aspect politique était largement derrière. »

Son plus beau souvenir de maire

« Le plus beau souvenir, c’est l’inauguration de la nouvelle mairie en 2019. Ce jour-là, il y avait tous les élus, les représentants de l’État, beaucoup d’élus de la Métropole, les adjoints, les employés de la mairie et une partie de la population. Même si je savais que je n’y resterai pas, puisqu’on a inauguré en septembre et que mon mandat devait se terminer en mars et qu’il a été prolongé de quelques mois avec le Covid, c’était un très grand moment. C’était l’aboutissement de douze ans de mandature. La journée s’est déroulée avec la visite de la mairie suivie de discours et d’un cocktail. Il y avait une communion aussi bien des élus, de la population, du personnel de la commune, c’est ça qui était vraiment très émouvant. C’est un excellent souvenir. Et cette nouvelle mairie est une belle réalisation. »

Son pire souvenir

« À peine élu, on a organisé une course relais par équipes dans le village. Je faisais donc partie d’une équipe mairie avec le personnel municipal. En passant la ligne d’arrivée, je me pète le talon d’Achille. Et donc je me suis étalé devant toute la population. Étant médecin, l’avantage, c’est que je savais ce que j’avais. Ça m’a valu deux ou trois mois de rééducation. »

« Quand on a un problème, on va voir le maire, mais le maire, malheureusement, il ne maîtrise pas tout »

« Plus sérieusement, il m’est arrivé d’être confronté à des tensions avec mes administrés. Mais, souvent, nous avions un passé familial ou médical en commun qui permettait d’apaiser ces éventuelles tensions. Le problème majeur, c’est que très souvent, ces tensions sont en lien avec des décisions qui ne sont pas municipales. Ce sont généralement des décisions qui sont prises par les autorités de tutelle comme, par exemple, le plan d’urbanisme. Et ces décisions, on ne les maîtrise pas. Ce sont aux maires d’essayer de faire comprendre que ce n’est pas de leur ressort. C’est peut-être d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles certains élus ne se représentent plus. On est le premier rempart : quand on a un problème, on va voir le maire, mais malheureusement, il ne maîtrise pas tout et de moins en moins. »

Son idée pour améliorer la vie du maire

« Je pense qu’il faudrait augmenter la rémunération des maires, en particulier pour ceux de petites communes. Le maire d’une grande commune a une rémunération, je dirais, correcte, mais il a surtout des tas de gens autour de lui. Alors que le maire, dans une petite commune, il est souvent tout seul et c’est à lui d’assumer beaucoup de choses. Il doit parfois faire le ménage, faire des travaux… J’insiste donc vraiment beaucoup sur leur rémunération des petites communes. Ça serait une motivation importante. Il me semble également important d’assurer la protection des maires, car on voit bien aujourd’hui qu’il y a une agressivité plus importante, partout. »