Au lendemain du Grand Prix de République tchèque 2025,
où Marc Marquez a une nouvelle fois brillé et son frère Alex
confirmé son statut de prétendant au titre, leur père, Julià
Márquez, s’est confié sur le rôle qu’il s’impose depuis toujours :
celui d’un père présent, aimant, mais jamais
envahissant.
À Brno, Julià est discret dans le box
Ducati ou
Gresini. Il est là, bien sûr, mais en retrait,
loin du paddock, observant ses deux fils depuis les tribunes ou le
motorhome. « Je ne m’immisce pas dans ce qui se passe
sur la piste. Je suis le père à l’extérieur, pas
un manager, ni un conseiller technique », affirme-t-il. Une
ligne de conduite qu’il n’a jamais transgressée, même lorsque ses
deux garçons se battent pour le titre mondial.
Marc caracole en tête du
championnat, avec plus de 120 points d’avance.
Alex, lui, est son plus proche rival et a déjà
signé cinq podiums cette saison. Pourtant, pour Julià, il ne s’agit
pas d’une bataille fraternelle mais de deux carrières distinctes :
« sur la piste, ce sont des adversaires comme les autres.
À la maison, ce sont mes fils. Et cela ne changera
jamais. »
Leur rivalité ? Elle est saine, constructive. « Y
a-t-il une famille où les enfants ne se disputent pas
? Chez nous, c’est pareil. Mais les conflits ne
durent jamais longtemps. Et pour finir, je pense que cette
compétition les a unis davantage. Leur relation est plus
forte que jamais, et j’en suis fier. » Pour appuyer
ses propos, il se souvient d’une époque où les deux frères
s’affrontaient en minimoto : « je leur disais : ‘Déchirez-vous
sur la piste, mais à la maison, vous restez frères.’ Et ça n’a
jamais changé. »
Julià Marquez : «
je suis leur père. Et mon seul rôle, c’est d’être là.
Toujours. »
Les deux frères partagent la grille de MotoGP depuis 2020, même si cette
saison-là fut perturbée par la grave blessure de Marc. Alex a
ensuite connu un parcours solide chez LCR Honda,
avant d’exploser chez Gresini Ducati. Marc, lui, a
suivi en 2024, avant d’être promu chez Ducati
Lenovo pour 2025. Malgré leurs trajectoires désormais
séparées, l’esprit de compétition les unit plus que jamais.
Marc Marquez l’explique ainsi
sur CNN Sports : « on partage nos sensations, mais
nos approches sont différentes. On a des styles
opposés, et pourtant, nos chronos sont très proches. »
Alex, lui, voit cette rivalité comme une
bénédiction : « chaque jour, je veux battre Marc à
vélo, en salle, sur la moto. C’est motivant.
Grâce à ça, on progresse tous les deux. »
Contrairement à certains parents omniprésents dans le paddock,
Julià ne se mêle jamais des stratégies. « Ils ont des chefs
mécanos pour ça. Moi, je vérifie qu’ils dorment bien,
qu’ils mangent, qu’ils rient. » Il n’était même pas
au courant immédiatement de l’incident du scooter de
Marc à Brno, résolu par les parents de
Pecco Bagnaia. « J’ai trouvé ça
magnifique. Ça montre que le MotoGP, c’est aussi
une grande famille. »
Et si les deux garçons terminaient la saison aux deux premières
places ? Julià sourit : « ce serait historique, oui. Mais ce
n’est pas ce qui compte. Ce qui compte, c’est qu’ils soient
heureux, épanouis, et en bonne santé. Le reste, c’est du
bonus. »
L’été venu, Julià compte profiter de moments simples avec ses
fils à Cervera : « un barbecue, des discussions sur tout sauf
la moto, c’est ça qui me plaît. » Pour lui, pas besoin de
podiums pour ressentir la fierté : « je suis leur père. Et mon
seul rôle, c’est d’être là. Toujours. »