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Sur les photos qu’elles présentent, le résultat est bluffant. Dans sa cabine que l’auto-entrepreneuse loue à Laetitia Lafon, gérante de l’institut Un temps pour L, rue Victor-Hugo à Barbezieux, Yuliia Khomina montre toute la gamme de pigments qui permet de correspondre au mieux à chaque carnation. « C’est un tatouage, résume-t-elle, et il faut l’entretenir comme tel, c’est-à-dire ne pas l’exposer au soleil, bien l’hydrater et ça vieillit très bien. » Réparer les poitrines pour réparer les âmes, voilà son don.

Une qualité qu’elle a obtenue en Ukraine, son pays, où la pratique du maquillage permanent est une véritable culture. « Là-bas, toutes les femmes profitent de ce soin pour leurs sourcils ou leur bouche. La dermopigmentation des aréoles, je la pratiquais beaucoup suite à des chirurgies esthétiques. »

Par humanité

Elle participe à une masterclass, à Lyon, en juin, sur la pratique après une mastectomie. Elle y rencontre beaucoup d’esthéticiennes qui, pour la plupart sont installées dans les grandes villes. À Barbezieux, et sur un territoire proche, c’est moins commun, alors elle se lance. Un post Facebook publié le 24 juillet et de nombreux commentaires pour la féliciter de sa démarche. Yuliia Khomina reste humble. Ce qu’elle souhaite, c’est apporter sa pierre à l’édifice de l’humain.

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Une humanité qu’elle sait précieuse quand, en 2021, elle fuit l’Ukraine avec ses filles et son mari. « Une amie habitait en Charente, elle m’a dit de venir. » Une solution d’urgence quand la famille espère retrouver ses terres natales rapidement. Le conflit dure. Il faut vivre. Yuliia Khomina candidate spontanément à Un temps pour L, en janvier 2024, pour devenir salariée, quand rebâtir une affaire n’est pas à l’ordre du jour. Finalement, en mai dernier, elle se résout à devenir auto-entrepreneuse et loue une cabine à Laetitia Lafon. Les deux femmes semblent avoir noué de profonds liens et la seconde n’est jamais très loin pour aider Yuliia quand elle doute de son français.

« C’est un tatouage et il faut l’entretenir comme tel. »

Un recommencement donc, pour celle qui, en Ukraine, travaillait six jours sur sept, réalisait cinq prestations par jour et qui ne connaît pas le même engouement en Sud Charente. Alors sa généreuse proposition, elle le fait aussi un peu pour elle, « parce que j’adore mon métier et que je souhaite le partager ». Montrer tout son talent à rendre naturel quelque chose d’artificiel. Un artifice qui pourra, peut-être, aider de nombreuses femmes à regagner de la confiance.

Renseignements au 07 80 18 63 68.