Après l’annonce d’un accord, dimanche27 juillet, entre les États-Unis et l’Union européenne d’établir des droits de douane à 15 % sur la plupart des produits européens importés aux États-Unis, les entreprises bretonnes sont dans l’attente.

Il y en a pour 700 millions. C’est ce que représentent les biens produits en Bretagne et exportés aux États-Unis. Ce à quoi il faut ajouter les services. Le pays américain représente en tout 10 % de l’exportation bretonne à l’étranger. Alors l’augmentation des taxes douanières, c’est une préoccupation pour les entreprises de la région. Or, dimanche 27 juillet, le président états-unien Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ont annoncé avoir trouvé un accord sur les droits de douane. Les États-Unis ont l’intention d’imposer une taxe de 15 % sur la plupart des produits européens importés.

« Ça va nous impacter, c’est évident »

L’entreprise Breizelec, basée à Châteaulin, risque d’en payer le prix. On y exporte des pièces remanufactuées de machines agro-industrielles. « Des pièces qu’on a réparées et qui sont réexportées aux États-Unis pour différentes grandes marques de machines agricoles », précide Yann Coatmellec, le directeur commercial de l’entreprise. Or les États-Unis, « c’est un gros pays dans l’agriculture, donc c’est un gros marché pour nous. Si l’accord est mis en place, pour le client américain, le prix va être augmenté de 15 % à moins qu’on baisse nos marges. » Avec le risque d’être moins compétitif sur le marché américain.

Chez MCA Process aussi, on attend de voir, sans être complètement rassuré. L’entreprise quimpéroise produit de la robotique pour l’agro-industrie. « Ça va nous impacter, c’est évident », s’attend Estelle Le Pape, qui dirige l’entreprise. « C’est possible qu’on ait des dossiers [de commandes] qui vont se décaler ou qui vont se réduire », craint-elle. Avec une note d’optimisme cependant : « Est-ce que les États-Unis peuvent se couper complètement des importations européennes sur certains secteurs ? Je ne pense pas. »

Remettre le commerce international au clair

Autant Yann Coatmellec qu’Estelle Le Pape ont déjà remarqué des clients états-uniens plus frileux que d’habitude. Dû à l’instabilité économique, notamment vis-à-vis du flou entretenu par Donald Trump autour des droits de douane depuis le début de l’année. Cet accord a donc au moins le mérite de remettre le commerce international un peu plus au clair, estime Annie Berthelot. Elle est directrice générale de l’association Bretagne Commerce International, qui représente 1 000 entreprises bretonnes dont 250 exportatrices vers les États-Unis.

« C’est comme quand vous voulez commencer à jouer une partie de société que vous n’avez pas les règles. Là maintenant que les règles vont être mises, je pense qu’on va pouvoir se redéployer plus facilement. Il y a des opportunités à aller chercher de nouveaux marchés. On a une vraie mobilité sur le commerce international, il faut en profiter. » Annie Berthelot reste prudente : l’accord doit encore être approuvé par les Etats membres de l’Union européenne.