Pendant plus de dix ans, le devenir de l’ancien cinéma Ariel, a alimenté les débats et les attentes. Aujourd’hui, le projet de réhabilitation touche à sa fin : les travaux sont terminés, les logements sont sortis de terre, et l’ensemble est désormais habitable.
L’immeuble conserve quelques traces de son passé cinématographique. Une bobine surplombe le nom « L’Ariel » dans le hall d’entrée, des projecteurs décoratifs évoquent les salles obscures et un spot lumineux de l’ancien cinéma va même être réinstallé. « Initialement, l’immeuble devait s’appeler Dolce Vita. Mais au fil du temps, garder le nom Ariel est apparu comme une évidence. Cela fait partie de l’âme du secteur et de la vie toulonnaise », explique Jérémy Jurado, directeur des opérations chez Bouygues Immobilier.
« Un challenge technique »
L’entrée piétonne et l’accès au parking s’effectuent à l’angle de la rue François-Fabié. Le bâtiment comprend 50 logements, répartis sur cinq étages, en accession libre : des studios (T1 de 22 à 29 m²), des deux-pièces (T2 de 45 m²), un local commercial de 100 m² (à venir) ainsi qu’un parking de trois niveaux (dont deux en sous-sol, pour un total de 26 places).
Les travaux, lancés fin 2022, ont duré un peu plus de deux ans. Un chantier long et complexe, en partie « à cause des exigences techniques imposées par le site », explique le groupe immobilier. « La démolition seule a pris un an, ce qui est relativement long. Il a fallu conserver les anciens murs du cinéma en sous-sol, ce qui a demandé une grande précision. De plus, la proximité du tunnel a nécessité une surveillance constante, avec des auscultations de mouvement quotidiennes », détaille Karl Del Papa, responsable technique.
Un hommage à l’histoire locale
Fermé en 2010 après 36 ans d’activité, le cinéma Ariel était un véritable repère culturel dans le quartier. Malgré plusieurs obstacles administratifs au fil des années (1), le projet immobilier a finalement vu le jour.
« L’Ariel ne fait pas partie de nos plus gros chantiers (lire ci-dessous), mais il est emblématique pour Bouygues Immobilier. Nous tenions à rendre hommage à l’ancien cinéma, un vrai symbole pour les habitants, mais aussi proposer une offre à la hauteur des attentes dans le centre. Nous sommes particulièrement fiers du résultat sur le plan immobilier, mais aussi architectural. Il s’intègre parfaitement dans l’esprit toulonnais », conclut Jérémy Jurado.
1. Les riverains bloquaient depuis 2015 le projet immobilier. Plusieurs recours administratifs avaient été déposés, avant que les travaux ne soient autorisés définitivement en 2022.
Bouygues mise sur la reconversion d’actifs
de l’aveu même de Bouygues Immobilier, L’Ariel n’est pas l’opération la plus rentable que la société ait réalisée ces dernières années (dix ans se sont écoulés depuis la signature du projet par le promoteur, contre quatre ans pour le programme L’Avant-garde en raison des recours), mais elle est emblématique de l’implication du groupe sur le territoire. Car Bouygues Immobilier France Sud, qui dispose d’une équipe de 10 collaborateurs à Toulon, c’est 250 millions d’euros de chiffre d’affaires, sur un périmètre qui s’étend de Toulouse à Nice, dont 15 % générés par le seul département du Var (60 millions d’euros) et 45 millions d’euros pour la seule métropole toulonnaise. Un secteur où les équipes de Bouygues immobilier sont actives, avec en moyenne 200 logements livrés chaque année. « Le marché a été divisé par trois en quatre ans à Toulon, mais nous maintenons une activité car nous connaissons le marché », souligne Olivier Durix, directeur général adjoint en charge de la promotion France Sud de Bouygues Immobilier.
Accompagnement
Bien connaître le marché, c’est être à l’affût de foncier disponible, avec une stratégie désormais bien rodée : la reconversion d’actifs et même l’accompagnement de propriétaires sous forme de bilan patrimonial, en vue de vendre tout ou partie de leur bien, pour permettre la réalisation d’un programme de logements neufs. « Il peut s’agir d’anciennes stations-service ou de centres commerciaux, nous avons par exemple un partenariat avec l’association Mobilians (qui regroupe les professionnels de l’automobile, Ndlr) », poursuit le responsable qui constate ces derniers temps le retour des primo-accédants parmi les potentiels acquéreurs. « Par exemple, à Saint-Jean-du-Var, nous livrons 46 logements du programme Terra nova à 4 500 euros du m² et nous avons déjà cinq réservations en 15 jours », ajoute le professionnel, satisfait du retour de taux attractifs de prêts immobiliers autour de 3 %. Mais les investisseurs sont aussi présents. « À Toulon, la particularité c’est que ce sont souvent des locaux. »
L’Ariel accueillera ainsi pas mal d’étudiants en location, avec un rendement de 4 à 5 % pour les propriétaires selon la typologie. L’Avant-garde, dans le secteur Préfecture-Bas Faron a, quant à lui, séduit 40 % d’investisseurs et 60 % de propriétaires occupants, moyennant 4 500 euros le m².