La fièvre catarrhale ovine (FCO), également appelée « maladie de langue bleue », fait à nouveau parler d’elle. Depuis son apparition il y a un an sur le sol français, principalement dans le nord et le sud de la France, les autorités sanitaires avaient lancé une campagne de vaccination au plan national. Mais l’on assiste ces dernières semaines à un regain de l’épizootie, particulièrement en Bretagne.

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Qu’est ce que la fièvre catarrhale ovine ?

C’est une maladie vectorielle transmise par les piqûres de moucherons culicoïdes et qui touche les ruminants (bovins, ovins, caprins). Actuellement, deux souches principales circulent, à savoir le sérotype 3 arrivé il y a un an par le nord-est de la France et le sérotype 8 qui a fait son apparition dans le sud-est du pays en 2023. Ces virus particulièrement virulents provoquent des avortements, des pertes de production laitière et de la mortalité surtout pour les ovins (plus de 30 %) mais aussi chez les bovins (de 1 à 3 %). Les signes cliniques se manifestent par l’apparition de lésions sur le mufle, la langue, les gencives et les pattes. Elle n’est pas transmissible à l’homme.

Comment expliquer le regain de l’épidémie en Bretagne ?

« Les fortes chaleurs de la fin juin, conjuguées à l’humidité (plans d’eau, rigoles…) ont pu favoriser l’apparition des moucherons culicoïdes », selon Grégoire Kuntz, vétérinaire conseil au Groupement de défense sanitaire (GDS Bretagne). D’autant que le stress thermique a pu contribuer à affaiblir les défenses immunitaires des animaux. » Pour Julien Hamon, référent sanitaire à la Confédération paysanne de Bretagne, c’est la traduction concrète du réchauffement climatique et de la perte de biodiversité. « Les populations de chauve-souris et d’hirondelles, qui sont les prédatrices des moucherons, ont beaucoup diminué. »

Quelle stratégie contre le virus ?

Le GDS recommande de « vacciner massivement ». La couverture vaccinale atteint aujourd’hui 10 %. « Il faudrait atteindre les 80 % pour bloquer la circulation du virus », souligne Grégoire Kuntz. Chaque sérotype nécessite un vaccin spécifique, administré le plus souvent en deux doses à trois semaines d’intervalle (il existe aussi des formules de vaccins en une seule dose). L’animal est protégé pendant un an. Le vaccin (4 à 5 euros) est à la charge des éleveurs. En cas d’apparition de symptômes, l’éleveur doit contacter son vétérinaire pour effectuer des analyses et confirmer ou non la présence du virus.

Comices, concours, rassemblements d’animaux : quelles recommandations ?

« Le risque de diffusion de la maladie est important lors des rassemblements et des mouvements de bovins », alerte le GDS Bretagne. Qui recommande la vaccination préalable des ruminants, la désinsectisation des animaux et des moyens de transport (camions et bétaillères). Un élevage reconnu « foyer FCO » ne peut plus participer à un rassemblement pendant au moins trente jours. Chaque participant doit fournir un certificat sanitaire.