Temps de lecture: 2 minutes – Repéré sur New Scientist
Depuis plusieurs années déjà, les psychologues ont établi un lien entre la qualité de nos relations sociales et leur influence sur notre espérance de vie. Certaines études ont même démontré que l’isolement social pouvait être dangereux pour la santé, au même titre que l’obésité ou le manque d’exercice physique.
En 2012, une équipe de chercheurs de l’université de l’Utah (États-Unis) avait fait une découverte surprenante. Les relations ambivalentes qu’on entretient avec des «faux amis», ou des personnes avec lesquelles les liens sont à la fois positifs et négatifs, pourraient accélérer le raccourcissement des télomères, c’est-à-dire les extrémités protectrices de nos chromosomes. Ce raccourcissement est un signe de vieillissement cellulaire et il a été lié à plusieurs maladies cardiovasculaires, explique le média en ligne New Scientist.
Abonnez-vous gratuitement à la newsletter de Slate !Les articles sont sélectionnés pour vous, en fonction de vos centres d’intérêt, tous les jours dans votre boîte mail.
Dans une nouvelle étude menée par Byungkyu Lee, professeur adjoint de sociologie à l’université de New York (États-Unis), les recherches ont été poussées encore plus loin grâce à une mesure plus précise du vieillissement. L’équipe a analysé les effets de liens sociaux négatifs sur de minuscules modifications chimiques de l’ADN, appelées marques de méthylation. Ces petites modifications chimiques reflètent comment notre environnement et notre mode de vie influencent l’expression de nos gènes, un phénomène aussi appelé épigénétique.
Les 2.232 participants à l’étude ont fourni un échantillon de leur salive pour cette étude épigénétique. Ils ont aussi dû décrire la nature de leurs relations avec les personnes de leur entourage proche. Parmi la liste de questions figurait: «À quelle fréquence cette personne vous a-t-elle causé des ennuis, des problèmes ou vous a-t-elle rendu la vie difficile?» Les personnes citées comme posant «parfois» ou «souvent» problème ont été qualifiées pour l’étude de «perturbateurs». Résultat: plus de la moitié des sujets de l’expérience ont déclaré avoir au moins un perturbateur dans leur cercle proche.
Des relations qui nous coûtent cher
Les perturbateurs semble avoir un impact négatif sur les marqueurs génétiques des individus. Selon l’étude, ils sont associés à un vieillissement biologique accéléré d’environ 0,5%, soit en moyenne 2,5 mois de plus que l’âge biologique normalement attendu. Ces liens sociaux toxiques pourraient également déclencher une réponse de stress inflammatoire chronique. Les chercheurs ont observé des niveaux plus élevés de ces marqueurs chez les personnes qui entretiennent ce type de relations, ce qui pourrait affaiblir le système immunitaire.
Il est également important de préciser que cet effet était plus prononcé quand le «perturbateur» apportait aussi une forme de soutien social à l’individu. Byungkyu Lee écrit à ce sujet: «La même personne qui vous réconforte aujourd’hui peut vous critiquer demain, causant ainsi plus de dégâts physiologiques que des relations que l’on peut simplement catégoriser comme mauvaises et potentiellement éviter.» Alors, faut-il constamment faire le tri dans son entourage pour aller mieux? Selon la science, dire adieu à un perturbateur pourrait bien valoir quelques mois de jeunesse en plus. Et dans le fond, ça vaut peut-être mieux que n’importe quelle cure anti-ride.