La Spla-in Aix-Marseille-Provence est entrée depuis octobre dernier dans l’opérationnel en lançant le premier chantier de recyclage de quatre immeubles très dégradés et en péril du haut de la rue Jean Roque (6e) à Noailles. La ministre du Logement est venue en avril saluer la progression rapide de cette opération à trois millions d’euros. Seize logements sociaux qualitatifs seront aménagés et gérés par le bailleur Vilogia.

La société publique locale d’aménagement d’intérêt national qui a dans son capital l’État, la Métropole et la Ville de Marseille va recycler 182 immeubles marseillais dont 116 immeubles dans les îlots prioritaires pour certains très lourdement dégradés avec un budget prévisionnel de 256 millions d’euros.

Des diagnostics précis

15 immeubles du premier panier d’intervention attribué après appel à manifestations d’intérêts à des bailleurs sociaux doivent rapidement être mis en chantier pour produire 71 logements sociaux. Une méthodologie commune précise a été mise en place avec en particulier pour chaque immeuble la réalisation de diagnostics architecturaux, patrimoniaux et sanitaires très fouillés.

Les autorisations d’urbanismes sont déjà accordées et la Spla-in a lancé en janvier, mai et ce mois-ci, les premières séries de marchés publics de travaux. D’abord à Belsunce avec les marchés de réhabilitation très lourde des 4, 6 et 7 rue Nationale (1er) et du 23 rue des Petites Maries (1er) pour produire en tout 17 logements sociaux destinés au groupement Unicil (Unicil, CDC Habitat, 3F). Le 16 rue d’Aubagne (1er) et le 49 rue Pierre Albrand (2e) seront rénovés pour respectivement 13 et 6 logements sociaux confiés au groupement Deltalia (Erilia et sa filiale Vilia) comme d’ailleurs le 23 rue de la Palud (1er) qui sera réhabilité pour quatre logements sociaux après restructuration et surélévation de cet édifice du XVIIIe siècle en péril qui a été exproprié 150 000 euros par Marseille Habitat à une foncière parisienne défaillante.

Sortir du cycle de l’indignité

À la Belle de Mai, c’est le 25 boulevard National (3e) qui sortira de l’indignité et de l’incurie. La Spla-in mobilise des techniques de sauvegarde patrimoniale pour y créer 2 T5, 5 T3 et un commerce gérés par Erilia. Ce bien de la Ville est à l’abandon total depuis 35 ans.

Le marché pour la réhabilitation du 37 rue Thubaneau (1er) à Belsunce est publié. L’immeuble en belle pierre a connu une succession de périls et a été exproprié 476 000 euros par Marseille Habitat. 5 logements sociaux (1 T1, 3 T2, 1 T5) sont destinés au bailleur Erilia.

À Saint-Mauront, quartier perclus par la pauvreté et l’habitat insalubre, la Spla-in consulte les entreprises pour rénover et surélever le 8 rue François Barbini (3e) en péril depuis 2016. Il a été confisqué pénalement à son propriétaire au profit de l’Agrasc qui l’a revendu à la Ville qui l’a cédé à la Spla-in. Y seront créés trois logements sociaux (2 T3, 1 T4) avec terrasse et un jardin dans la cour, sous mandat du bailleur Sogima.

Par ailleurs, un marché de démolition de trois immeubles en ruine acquis par la Ville – les 166, 168 et 170, rue Félix Pyat (3e) – a été lancé en mai en vue d’un projet de réaménagement plus global à l’échelle de l’îlot. Une opération d’évacuation de ce petit bidonville a eu lieu le 8 juillet avec la prise d’un arrêté d’interdiction d’occupation.

Fouilles archéologiques

L’opération du « Haut de la rue d’Aubagne » a débuté avec la démolition de ce qu’il restait du n°69. Avant la création du lieu-ressource dans la « dent creuse », il sera procédé à une fouille archéologique préventive de la butte en retrait de la parcelle pour répondre aux interrogations sur les éléments du patrimoine de ce site. La Spla-in programme également une fouille archéologique volontaire et préventive sur quatre immeubles du quartier du Panier : les 1 et 3, rue du Poirier, et les 5 et 10, montée des Accoules.

Il s’agit d’une étude du bâti et d’une fouille sédimentaire de ces quatre immeubles du XVIIIe siècle qui s’inscrivent dans un tissu historique dense près de la butte des Moulins et à proximité immédiate du clocher des Accoules édifié en 1685. Les travaux de réhabilitation lourde programmés auront un caractère invasif. L’objectif est de documenter dans le sol des niveaux et vestiges archéologiques antérieurs à l’époque moderne. L’ex-montée de l’Observatoire ou montée du Jeu de Paume est un des axàes majeurs du tracé urbain du XVIe siècle avec de belles demeures tels que la Maison Diamantée, l’hôtel de Cabre, l’hôtel Salomon. Ces immeubles sont en outre au voisinage de la rue Caisserie qui suit le tracé du decumanus de l’époque romaine.