Les États-Unis représentent la première destination de marchandises normandes. Ces dernières ont de quoi être inquiètes après l’accord conclu entre les États-Unis et l’Union européenne qui prévoit une hausse de 15 % des taxes douanières américaines.
Après l’accord passé en Écosse entre Donald Trump et l’Union européenne, les entreprises normandes peuvent être inquiètes. Les États-Unis représentent leur premier client en dehors du continent européen, selon la Chambre de commerce et d’industrie de Normandie. Cet accord prévoit 15 % de taxes douanières supplémentaires à l’exportation vers les USA. Tous les secteurs sont concernés, sauf l’aéronautique.
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« Nos prix vont augmenter »
Qui dit taxe en plus dit souvent hausse des prix. Le président des ateliers manchois les Tricots Saint-James, Luc Lesénécal, se prépare déjà à changer les étiquettes de ses marinières vendues aux États-Unis l’an prochain : « De 129 aujourd’hui, on risque d’augmenter nos prix à 150 dollars en 2026, explique-t-il. Par ailleurs, nous voulions rouvrir deux boutiques à New-York [fermées depuis le Covid] je pense que nous allons attendre de voir comment évolue la situation. » Si pour l’heure, un dixième de son chiffre d’affaires se joue aux États-Unis, il compte bien regarder plus à l’est : « Nous avons de grosses parts de marché à l’export vers la Corée et vers le Japon où il n’y a pas de droits de douane et nous allons poursuivre notre travail avec ces pays d’Asie. »
Vers une augmentation des exportations normandes vers l’Asie ?
Le président du MEDEF Normandie, Jean-Philippe Daull, relative quant à cet accord : « Pour l’instant rien n’est fait. Il faut vraiment qu’on soit conscient de notre puissance et qu’on arrête de se faire manipuler par Donald Trump. Il faut garder la tête froide et trouver des solutions avec des partenaires qui sont plus fiables. »
« L’Asie représente 12 % des exportations normandes, explique le directeur international de la Chambre de commerce et d’industrie de Normandie, Xavier Fraval, donc légèrement plus que ce qu’on exporte vers l’Amérique du Nord. » Mais l’Asie, comme les États-Unis, reste un marché moins important que l’Union européenne qui représente 50 % des exportations des entreprises normandes. La Belgique est le premier client de la Normandie, devant l’Allemagne, les États-Unis sont troisième. Et avec 4 milliards d’euros de marchandises normandes exportées l’an passé, l’Afrique est le continent qui connaît la plus forte croissance.
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