Qui fait vivre et vibrer l’Espace Édouard Pignon en 2025 ? À l’affiche : Geoffroy Bogaert adepte de la teinture végétale, Anne Locmant qui crée à partir d’objets récupérés, Shen Özdemir dont le travail plastique tourne autour d’un carnaval imaginaire (plus d’infos), Laurent Verhaege qui conjugue couleur et matière dans un langage minimaliste, Oriane Huet guidée par l’image imprimée et enfin Delphine Delafosse passionnée par le papier découpé et le surréalisme.
Depuis son ouverture en 1995, l’Espace Édouard Pignon a accueilli plus d’une centaine d’artistes.
Cette année, il fête ses 30 ans, imaginé, à l’origine, par Jacqueline Hurdebourcq, habitante du quartier et artiste en tapisserie d’art contemporain. « Elle avait envie de donner accès à la culture contemporaine au plus grand nombre », raconte Corinne Bachy, salariée au Comité d’Animation des Bois-Blancs qui gère les lieux. « Porté par Didier Calonne alors président de l’association, ce projet a bénéficié de l’opportunité d’un local municipal libre, rue Guillaume Tell », ajoute-t-elle. La galerie a alors rapidement trouvé son public, avec trois expositions par an et des ateliers de pratiques artistiques réguliers. Le bouche-à-oreille, la qualité des propositions et le soutien de Françoise Coliche, autre présidente du CABB, lui font atteindre aujourd’hui huit expos annuelles et huit ateliers par semaine, toute l’année, ouverts aux enfants, adolescents et adultes.
Mixité et diversité
« Je propose une thématique par trimestre, en lien avec l’artiste en cours d’exposition, pas forcément pour travailler comme lui mais pour s’inspirer d’une couleur, d’une intention, d’un propos, et comprendre comment il en est arrivé aux œuvres que nous voyons », explique Mathilde Malapel, intervenante artistique, salariée de l’association. Cette dernière est soutenue par la municipalité, au travers des Présidents du conseil de quartier qui se sont succédé, et de subventions, via la Politique de la Ville, la direction des Arts Visuels ou encore la Direction des Actions Éducatives. C’est Mathilde aussi qui accueille les visiteurs, individuels ou en groupe sur demande, et les classes des écoles du quartier qui profitent régulièrement des lieux. « Nous demandons à l’artiste d’être présent les dimanches et d’animer un temps fort pour favoriser l’échange et le partage avec les habitants et ainsi mettre l’art contemporain à portée de tous », dit-elle.
Et Corinne Bachy d’ajouter : « Nous sommes très attachés à la mixité des publics et également à la diversité des techniques présentées, critère pris en compte au moment de sélectionner les artistes. » Un jury s’attelle au choix parmi la trentaine qui répond à l’appel d’offres chaque année. Pour ce trentième anniversaire, l’équipe de l’Espace Pignon prépare une rétrospective qu’elle compte présenter à l’occasion des Journées du Patrimoine, et a pour ambition de lancer une artothèque, service itinérant et solidaire de prêt d’œuvres d’art.
● Par Valérie Pfahl
> 11 rue Guillaume Tell, entrée libre
> Article issu du Lille Mag numéro 160 (édition avril mai 2025), à lire ici en version numérique.