Le Royaume-Uni a « perdu le contrôle » de ses finances publiques selon les derniers rapports d’analystes. Si la situation économique n’est pas glorieuse en France, de l’autre côté de la Manche non plus, personne ne se félicite de la conjoncture actuelle.

Le Premier ministre Keir Starmer ainsi que sa ministre des finances Rachel Reeves préparent une, très attendue, réforme du système des finances publiques britannique. Ces économies, massives, doivent être réalisées rapidement. Comme en France des solutions comme « une année blanche » sont évoquées au 10 Downing Street.

Des emprunts en forte hausse

Une chose est sûre, le temps presse. Le gouvernement actuel, déjà très impopulaire, doit réussir à assainir les comptes du pays le plus vite possible. L’an dernier déjà il a mis en place des hausses d’impôts, mais les résultats ne sont pas au rendez-vous.

L’augmentation des taxes devait permettre au gouvernement britannique de retrouver un peu d’assises financières, mais à la place, son déficit a continué de se creuser. Fin juin, il a dû emprunter 20,7 milliards de livres sterling. C’est 4 de plus que les prévisions faites à l’automne 2024 et 6 de plus que le dernier emprunt en date, réalisé il y a un an, presque jour pour jour.

Un gouvernement déjà dehors ?

Pour plusieurs économistes, le sort du Premier ministre Keir Starmer serait déjà écrit. Le chef du gouvernement n’aurait plus que quelques semaines à passer à la tête du pays. La présentation de son budget à l’automne risque d’être sanctionnée par les marchés et entraîner un « second moment Liz Truss ».

Pour rappel, Liz Truss fut la Première ministre du Royaume-Uni l’espace de quelques semaines. Juste assez pour qu’elle présente son « mini-budget ». Pour lutter contre l’inflation (dépassant les 10 % à l’époque), elle gèle le prix de l’énergie, promet d’aider les petites entreprises et réduit l’impôt des moins fortunés.

Un programme ambitieux, au coût estimé entre 100 et 200 milliards de livres supplémentaires. Face à une telle demande de financement, les marchés s’affolent. La City est en ébullition. Même le FMI dit « surveiller attentivement la situation ». C’est trop pour Liz Truss, qui est contrainte de faire ses bagages.

Pour l’expert business Christopher Dembik, interrogé par nos confrères de BFM : « le contexte est propice à un second “moment Liz Truss. » 

La retraite comme dernière solution

Vous l’avez vu dans le titre de cet article, une des solutions évoquées de l’autre côté de la Manche pour réduire le déficit public serait de toucher à l’âge de départ à la retraite. Actuellement fixé à 66 ans, il pourrait reculer pour atteindre 74 ans avant la fin du siècle.

L’ORB, l’organisme en charge de conseiller le gouvernement sur les questions budgétaires, demande également la fin du « triple verrou ». Au Royaume-Uni, les retraites sont revalorisées tous les ans en fonction soit de l’inflation, du niveau d’augmentation des salaires ou alors d’un taux fixe de 2,5 %.

Ce système, très avantageux pour les retraités britanniques, aurait déjà coûté 3 fois trop cher et son abolition est sur toutes les lèvres. Mais la baisse des dépenses, voulue par le Premier ministre, ne passe pas politiquement. Le parti travailliste au pouvoir (historiquement de gauche) est scindé en deux.

Une impasse politique

Plusieurs réformes économiques ont ainsi été avortées ces dernières semaines, faute du soutien des députés travaillistes. C’est par exemple le cas d’une économie de 6 milliards de livres proposée par la ministre des Finances en personne. Elle voulait toucher aux allocations des personnes handicapées. Face à une levée de boucliers dans son propre camp, elle a refusé de mettre en place une telle mesure.

Une chose est sûre, le Royaume-Uni est dans l’impasse et si nous pouvons, à juste titre, nous plaindre de la situation financière de notre pays, l’herbe n’est pas vraiment plus verte ailleurs.

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