Londres (awp/afp) – Les cours du pétrole se stabilisent mercredi, conservant en grande partie la hausse du début de semaine déclenchée par les menaces de sanctions répétées de Donald Trump contre Moscou qui font craindre une réduction des exportations russes d’or noir.

De retour d’Ecosse mardi, le président américain a précisé à des journalistes, à bord de son avion présidentiel Air Force One, que le délai accordé lundi à Moscou pour mettre un terme au conflit en Ukraine était de « dix jours », sans quoi les Etats-Unis prendront des sanctions contre la Russie.

« Nous allons imposer des droits de douane et d’autres choses », a affirmé Donald Trump qui avait précédemment évoqué une surtaxe indirecte de 100% sur les pays qui achètent des produits russes, notamment des hydrocarbures, afin d’assécher les revenus de Moscou.

Or, la Russie est le deuxième exportateur mondial d’or noir et compte parmi ses clients des consommateurs importants de pétrole comme la Chine, l’Inde ou encore la Turquie.

« Des droits de douane secondaires effectifs à 100% entraîneraient un bouleversement radical du marché pétrolier », affirment les analystes d’ING, car « un certain nombre d’acheteurs de pétrole russe seraient probablement réticents à poursuivre leurs achats ».

Vers 09H30 GMT (11H30 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, lâchait 0,54% à 72,12 dollars, après avoir touché plus tôt dans la séance son plus haut niveau depuis mi-juin au moment de la guerre entre les Etats-Unis et l’Iran, à 73,17 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, cédait 0,56% à 68,82 dollars.

Le président américain, qui a souvent affirmé sa volonté de faire baisser les prix du pétrole, a expliqué ne pas se faire de souci sur une éventuelle hausse des cours, qu’il estime « assez bas en ce moment ». « Nous allons simplement accélérer (notre production, ndlr) encore plus », a-t-il déclaré.

« Toute augmentation significative de l’offre en provenance des États-Unis prendrait du temps à se répercuter sur le marché », soulignent néanmoins les analystes d’ING.

Mais les risques sur l’approvisionnement russe pourraient encourager l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) à poursuivre ses hausses de production entamées depuis avril, peut-être même au-delà de ce qui était jusqu’à présent attendu par le marché selon les analystes.

Huit membres de l’Opep+ doivent décider dimanche d’une hausse de leurs quotas pour le mois de septembre.

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