Un tremblement de terre d’une puissance extrême, d’une magnitude 8.8, est survenu dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 juillet 2025, dans la partie la plus orientale de la Russie. Il a déclenché un tsunami qui a mis en alerte la moitié ou presque de la planète. « C’est exceptionnel, c’est un immense séisme », estime sur franceinfo Florent Bringuier, sismologue et directeur adjoint de l’Institut des Sciences de la Terre (ISTerre) de l’Université Grenoble Alpes. Le dernier d’une telle ampleur « dans cette région, dit-il, c’était en 1952 ».
L’ensemble des côtes pacifiques sont concernées par le tsunami déclenché par ce séisme, des vagues successives dont les dégâts, pour le moment, ne sont pas dévastateurs, mais dont la vitesse de propagation est impressionnante. « Les tsunamis sont très rares, rappelle le sismologue. Ce n’est pas parce qu’on a un très gros séisme qu’on a forcément un tsunami en mer. Pour avoir un tsunami, il faut que la rupture remonte à la surface et ce n’est pas tout le temps le cas. »
Un séisme et un tsunami moindre qu’en 2011
Le séisme de 2011, qui avait frappé le Japon et provoqué l’accident nucléaire de Fukushima, était de magnitude 9, donc supérieur à celui qui vient de se produire. « C’est un des plus gros tsunamis qu’on n’avait jamais enregistré, détaille-t-il, avec un déplacement de la faille à la surface jusqu’à 30 mètres, donc c’était énorme. » Cette fois, « le séisme est plus petit, la rupture à la surface est plus petite, donc le tsunami engendré est aussi plus petit. On n’a pas atteint des vagues de 30 mètres comme pour Fukushima. On est bien en dessous de ça », explique Florent Bringuier.
Une fois le tsunami généré, rien ne l’arrête, « il se propage dans l’océan à une vitesse d’environ 800 km/h, donc comme un avion de ligne. » Hawaï, la Russie, le Japon et les Philippines ont rétrogradé leurs alertes. La Polynésie française est toujours concernée, des vagues pouvant atteindre quatre mètres sont toujours attendues.
Un entretien édité par Diane Warin.