Le compte à rebours est lancé. Dans à peine plus d’un mois, histoire de laisser les dix bons jours de battement nécessaires pour tester les installations, les travaux devront être terminés. La date du 13 septembre a d’ailleurs dû être inscrite en rouge et en énorme sur les plans de l’architecte Thibault Wirz, et sur les contrats des entreprises intervenant sur le dossier, car elle était sur toutes les lèvres, hier matin, lors de la visite de l’imposant chantier de Mayol.

Un chantier de 5 millions d’euros destiné à rénover et moderniser la sonorisation et l’éclairage, afin de répondre aux normes de télédiffusion exigées par la Ligue nationale et la Fédération française de rugby. Trois mâts de 24m ont ainsi été dressés, un quatrième, un peu plus compliqué à installer, le sera d’ici deux à trois semaines, pour couvrir tous les angles du terrain.

Un grand show pour la réception de Castres?

Dans le même temps, les ouvriers cravachent à consolider les structures des tribunes latérales, avant que ne soient posés 40 projecteurs, et donc près de quatre tonnes, sur le toit de chacune des tribunes Lafontan et Bonnus. « C’est une difficulté supplémentaire, ne cache pas Thibault Wirz. Il faut faire très attention. On a fait des sondages et ça prend du temps. Mais on sera à l’heure pour le premier match!  » « On a voulu concevoir une véritable innovation, poursuit Emmanuel Benech, le concepteur lumière, avec des éclairages combinés sportifs, scéniques et tribunes, qui permettront de créer des animations et des événements qui vont marquer plus en force l’esprit ‘‘On est à Toulon’’. On voit cela dans d’autres stades de rugby, mais de façon ponctuelle. Là, ce sera à demeure. « 

En parallèle, la totalité de la sonorisation a été changée. « Ce sera couplé à tout l’aspect événementiel, informe le concepteur audio Roland Secq. On pourra faire vraiment du bruit. » Le tout sera piloté automatiquement depuis la régie par Mathieu, le stadium manager, et ses équipes du RCT. « Pour nous, ça va être énorme, commente le jeune homme. D’autant que les deux premiers matches sont à 21h, donc on va pouvoir tester tout ça immédiatement. »

En attendant, donc, cette fameuse réception de Castres, qui promet bien des surprises même si rien de concret n’a filtré hier, tout le monde garde les yeux braqués sur ces quelques lettres inscrites au fer rouge: 13 septembre.

Lemaître : « Une excellente collaboration »

Côte à côte, et tout sourire. Hier matin, la maire de Toulon Josée Massi et le président du Rugby club toulonnais Bernard Lemaître ne se sont pas quittés le temps de la visite de l’actuel chantier de Mayol. « Le projet de la mairie est tout à fait ambitieux, estime le patron du RCT. Nous avons une excellente collaboration et une compréhension commune des enjeux, et je m’en félicite. » « On établit un programme avec Bernard, abonde la première magistrate. Mayol, c’est l’âme de Toulon, on ne peut pas abandonner Mayol. Ce sont des coûts importants, mais il était important de lui donner un bon son et un éclairage digne de ce que la Ligue attend de nous pour l’éclairage des matches. »

La couverture des tribunes dans les tuyaux

Avec ces aménagements, l’épineuse question de la délocalisation des matches, dans un avenir plus ou moins proche, dans un stade plus moderne, n’est-elle donc plus que de l’histoire ancienne ? « La question existera toujours, répond sans détour Bernard Lemaître, dans la mesure où on ne sait pas aujourd’hui comment on peut faire évoluer Mayol dans tout un tas de domaines qui sont impératifs dans le sport professionnel. Comme, par exemple, améliorer l’expérience spectateurs, améliorer les capacités de recettes du club… Si on arrive à faire tout ça à Mayol, on est très heureux. On est très, très attaché à Mayol, contrairement à ce qui a pu être dit. »

En attendant, les travaux sont amenés à se poursuivre, du moins lorsque les terribles guerriers de la rade en auront fini avec leur saison et pourront libérer leur stade. « On en discute avec le club, dévoile la maire de Toulon, mais on va peut-être couvrir les tribunes. On se doit de donner un confort aux spectateurs, parce que l’hiver il fait froid et l’été il fait trop chaud. Donc je crois que ce sera le prochain grand chantier. »