Par
Anaelle Montagne
Publié le
30 juil. 2025 à 17h25
Plus de six mois après les deux incendies volontaires qui avaient visé les véhicules d’entraîneurs du club de football de Colomiers, l’enquête vient de se clôturer. Quatre hommes, soupçonnés d’avoir participé aux incendies criminels d’octobre 2024, seront bientôt jugés à Toulouse. Mais à la surprise générale, le commanditaire présumé, un père de famille de 38 ans, vient d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire fin juillet 2025, selon une information révélée par La Dépêche du Midi qu’Actu Toulouse a pu confirmer. On vous explique l’affaire.
Que s’est-il passé cette nuit-là ?
Dans la nuit du lundi 28 au mardi 29 octobre 2024, vers 2 heures du matin, le véhicule d’un premier entraîneur de l’US Colomiers prend feu sur sa propriété à Fontenilles. À peine une heure plus tard, à Colomiers, la voiture d’un second coach est à son tour incendiée.
Mais le véhicule est garé juste devant la maison et les flammes se propagent au garage du domicile. L’entraîneur, sa femme et leurs deux enfants (dont un nourrisson) sont à l’intérieur.
Ils sont contraints de fuir en pleine nuit en escaladant un mur. L’incendie, qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques, ne fera pas de blessé.
Le père de famille est suspecté d’être le commanditaire
Suite aux incendies volontaires, trois suspects sont mis en examen mi-décembre pour « destruction du bien d’autrui par moyen dangereux pour les personnes ». Il s’agit de trois hommes de 19, 34 et 38 ans. Un dernier, âgé de seulement 17 ans, viendra les rejoindre sur le banc des accusés après avoir été placé en détention provisoire fin février 2025.
Dans le quatuor de suspects, un profil ressort : celui du père de famille de 38 ans, soupçonné d’être le commanditaire des incendies. Pourquoi pousser à commettre de tels actes ? Il aurait été mécontent du choix des coachs de l’équipe U11, qui n’avaient pas accepté que son fils participe à un tournoi, deux jours à peine avant les incendies.
Le père de famille avait été placé en détention provisoire, où il était depuis 7 mois. Mais, surprise : alors que l’enquête vient de se clôturer et que la date du procès devrait être annoncée sous peu, il a été libéré sous contrôle judiciaire.
Pas assez de preuves ?
« On arrive en fin d’instruction, toutes les investigations ont été menées et mon client conteste sa participation, comme depuis toujours », indique Maître Alexandre Martin, l’avocat du mis en cause.
Qu’est-ce qui explique qu’il ne soit plus derrière les barreaux en amont du procès ? « Il a été libéré parce qu’il a été bien défendu », lance Me Martin. Blague à part, selon lui, « déjà il n’y a pas mort d’homme – il ne s’agit que de véhicules incendiés – et dans ce dossier il y a très peu d’éléments qui permettent de confondre mon client ».
Il aurait passé la soirée au casino
Il assure qu’il a pu « apporter la démonstration du fait qu’il n’était sur aucun des lieux des incendies, puisqu’il a passé sa soirée au casino Barrière ».
L’avocat ajoute : « Il n’est pas non plus établi de manière technique, objective et certaine, qu’il ait pu rencontrer les auteurs de ces incendies, qui auraient été employés par lui. »
Aucun des quatre mis en cause n’est en détention provisoire à ce jour. Y compris le jeune de 19 ans, qui avait avoué les faits. Les dates du procès devraient être annoncées prochainement.
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