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le 15 avril 2025 à 20h02,
mis à jour le 16 avril 2025 à 03h19

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L’Élysée a annoncé ce mardi l’expulsion de «douze agents servant dans le réseau consulaire et diplomatique algérien en France» ainsi que le rappel de l’ambassadeur français pour consultations.

Nouveau coup de froid brutal entre la France et l’Algérie. Deux jours après que le régime de Abdelmadjid Tebboune a déclaré persona non grata douze fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur, leur donnant 48 heures pour quitter le pays, Paris passe à la contre-attaque. Mardi en fin de journée, l’Élysée a annoncé à son tour l’expulsion de «douze agents servant dans le réseau consulaire et diplomatique algérien en France», ainsi que le rappel pour consultations de l’ambassadeur français à Alger Stéphane Romatet. De quoi valider la stratégie de Bruno Retailleau, partisan de longue date d’un bras de fer diplomatique avec Alger.

Il faut dire que les relations entre les côtés de la Méditerranée ne cessent de se dégrader depuis quelques semaines, Paris reprochant notamment à l’Algérie ne pas reprendre ses ressortissants expulsables du territoire français et de garder l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en prison.

Invité de CNews en début de soirée, le ministre de l’Intérieur a salué une «réponse totalement appropriée». «L’Algérie en réalité est au pied du mur. Elle a deux choix, soit le choix de l’escalade soit le choix du dialogue», a-t-il poursuivi, dans l’attente d’une réponse du pays du Maghreb. «Si jamais l’Algérie choisit l’escalade, il faudra que nous accompagnions cette escalade sans avoir peur», a assuré le locataire de la place Beauvau. L’occasion de rappeler qu’il «prône une fermeté depuis des mois» à l’endroit de l’Algérie.

«Inadmissible que la France soit un terrain de jeu»

«Je l’ai d’abord prôné un peu seul dans le désert, ensuite le gouvernement en a fait sa ligne», a fait valoir le ministre de l’Intérieur, plaidant pour que l’«État» francais soit «fort» et la «nation fière et respectée». Face à Alger qui «a trop souvent profité de nos faiblesses» et vu Paris «comme une sorte de bouc émissaire pour expliquer ce qui ne réussissait pas sur le plan interne», Bruno Retailleau hausse le ton : «Il est inadmissible que la France soit un terrain de jeu pour les services algériens». Au même moment, le chef du Quai d’Orsay Jean-Noël Barrot a appelé sur TF1 l’Algérie à respecter ses obligations sur les plans «migratoire» et «sécuritaire» malgré les «différends» avec la France.

Lundi soir, l’Algérie avait défendu sa décision «souveraine» d’expulsion, en réponse à l’arrestation en France, puis à sa mise en détention, d’un de ses agents consulaires, faisant porter à Bruno Retailleau «la responsabilité entière» de ce regain de tensions. Emmanuel Macron, qui s’était entretenu au téléphone avec son homologue algérien fin mars pour relancer le dialogue après des mois de brouille, avait d’abord temporisé. Voyant que le pouvoir algérien ne revenait pas sur sa décision, il s’est résolu à monter en première ligne. «Je suis ciblé et je crois que c’est assez inédit qu’un régime étranger cible un ministre», a affirmé ce mardi le principal intéressé.

Du côté du Rassemblement national, ni Marine Le Pen ou Jordan Bardella n’ont réagi à la série de mesures françaises. Seul le député Jean-Philippe Tanguy a dénoncé sur LCI une «révolte de paillasson». «Ils se sont couchés, ils ont voulu faire ami ami, ils se sont fait humilier, donc maintenant le paillasson crie. J’aurais préféré qu’on crie avant de se faire marcher dessus», raille l’élu de la Somme, qui ne croit pas que les représailles décidées «fassent trembler» le régime algérien.

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