« Nous sommes à la fois dans un mé…
« Nous sommes à la fois dans un mélange de tradition, mais aussi dans la volonté de nous ouvrir », souligne le président Alain Bruneau depuis le club-house construit dans les années 1880 dans le pur style victorien. Président depuis 2024 et réélu pour trois ans en mars dernier, l’ancien chef d’entreprise sait l’importance de perpétuer des moments récurrents au sein du club. C’est le cas notamment de la Kilmaine Cup, qui oppose chaque année depuis 1894 le PGC au golf de Biarritz, ou encore le Grand Prix de Pau.
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Le club compte 590 membres dont 70 pour l’école de golf.
Rodolphe Martin
« C’est un rendez-vous très important pour nous », indique le président qui rappelle néanmoins que le club est actif durant toute l’année. Pour fonctionner, la structure emploie ainsi 17 salariés rien que pour la partie golf, et 8 autres pour son restaurant, le Victoria. Au total, le PGC 1856 compte environ 590 membres âgés de 5 à 90 ans et plus.
Pour s’ouvrir encore davantage et mieux se faire connaître, le golf va également organiser une journée portes ouvertes le 13 septembre prochain. Une bonne occasion de découvrir cette discipline qui nécessite à la fois beaucoup de concentration, mais aussi du relâchement. « C’est un sport dans lequel on apprend à se connaître soi-même », estime la secrétaire de l’association, Michèle Regnacq.
Michèle Régnacq et Alain Bruneau sont respectivement secrétaire et président du comité de direction de l’association Pau Golf Club 1856.
Rodolphe Martin
Depuis quelques années, le PGC a aussi musclé son école de golf grâce notamment au travail des bénévoles, mais aussi de la golfeuse Stéphanie Arricau, seule professionnelle de l’histoire du golf béarnais. Aujourd’hui, ils sont environ 70 jeunes au sein de l’école, avec, là encore, l’ambition de « démocratiser » la pratique et de préparer l’avenir alors que le club affiche « une moyenne d’âge de 70 ans ». « Nous faisons régulièrement des journées de découverte, notamment avec les écoles », annonce Michèle Régnacq.
Une opération avec la commune
Un lieu qui mérite effectivement le détour. Le golf de 33 hectares présente des parcours et des greens impeccables qui témoignent du travail minutieux que réalisent le « greenkeeper » et les jardiniers. Des hectares dont il a été question lors du conseil municipal de Billère du 23 juin dernier.
Rodolphe Martin
Jusqu’à présent, le golf était locataire de 25,5 hectares auprès de Billère tandis qu’il louait à cette même commune un terrain plus au nord sur lequel se trouvent les terrains de tennis et le stade GSO. Les choses ont désormais bougé. En accord avec le PGC 1856, la commune a validé une importante opération foncière. Les 25,5 hectares ont été vendus au golf pour 2 790 000 euros tandis que l’association a cédé la parcelle de 16 947 m² pour 675 000 euros.
Le practice est toujours très apprécié.
R.M.
« Cela permet de pérenniser le golf dans son organisation actuelle. C’était un vœu qui nous était cher », précise le président Alain Bruneau qui ajoute qu’il reste encore une « petite partie » des terrains du golf qui appartiennent à des propriétaires privés : « Ça nous va très bien comme ça ».
Le golf s’adresse à tous les publics.
Rodolphe Martin
Pour la Ville de Billère, il était « important de régulariser une situation complètement anormale » avait déclaré le maire, Arnaud Jacottin lors du vote de la délibération. Tout en se réjouissant d’avoir « une relation de confiance avec l’association », l’élu billérois vantait « une opération vertueuse et raisonnable », qui permettra à sa commune de financer de futurs investissements comme la réalisation de sa salle de spectacle.
Rodolphe Martin
Un golf « so british » qui date de 1856
Héritage de la présence anglaise en Béarn, le golf de Pau est installé à Billère depuis 1856. Il est de fait considéré comme le plus ancien du continent. Il a été fondé par Lord Hamilton (Duc d’Hamilton et de Brandon), les colonels Hutchinson et Anstruther, le major Pontifex et l’archidiacre Sapte. Ces derniers avaient alors choisi de louer des terrains le long du gave à la commune de Billère et à quelques fermiers.
Vers la fin du XIXe siècle, les Américains sont de plus en plus férus de golf et on les retrouve à leur tour à la tête du PGC 1856. Des années plus tard, après le départ des Anglo-Saxons, la bourgeoisie locale prend le relais. Mais il faut attendre 1942 et Gaston Loustalet pour trouver son premier président d’origine française.
Dans les bâtiments du XIXe siècle, les tableaux et les trophées attestent encore aujourd’hui de la prestigieuse ascendance de l’établissement comme cette coupe sponsorisée en 1897 par la reine Victoria. Et si le PGC a transféré certains documents d’époque aux archives communautaires pour mieux les conserver, on y retrouve encore sur place quelques pièces d’exception. Un véritable musée miniature où l’on retrouve aussi bien des coupes que des médailles d’époque.
De quoi faire du golf billérois un haut lieu de ce sport désormais présent sur tous les continents. Le site billérois accueille ainsi régulièrement des golfeurs étrangers, notamment d’origine anglo-saxonne. Plusieurs grands noms du golf mondial ont testé leur swing sur les terrains billérois à l’image de Jean Van de Velde, José María Olazábal, Severiano Ballesteros.