• Un élu montpelliérain a saisi le tribunal administratif de Montpellier après l’euthanasie de 200 chauves-souris par le zoo de Montpellier.
  • Il souhaite que la justice confirme « que cette euthanasie était irrégulière, pour que ça ne se reproduise pas sur d’autres animaux ».

Le tribunal administratif de Montpellier a été saisi ce lundi. Eddine Ariztegui, élu du Parti animaliste au conseil municipal et délégué au bien-être animal, a déposé plainte après l’euthanasie de 200 chauves-souris du zoo de la ville en février, faute d’autre site pour les accueillir, a confirmé le tribunal administratif ce mercredi 30 juillet à l’AFP.

La justice doit « confirmer que cette euthanasie était irrégulière, pour que ça ne se reproduise pas sur d’autres animaux », a plaidé l’élu auprès de l’AFP. 

Un enclos à 200.000 euros qui n’a jamais été validé

Ces chiroptères étaient sans domicile fixe depuis 2021 au zoo de Montpellier. Leur avenir était à l’étude depuis de nombreux mois après leur expulsion de la serre amazonienne de l’établissement, fermée après un rapport de la Direction départementale de protection des populations (DDPP) dénonçant les conditions de vie des animaux et d’accueil du public. 

« La direction du zoo s’est immédiatement chargée de trouver des parcs animaliers, en France et en Europe, à même d’accueillir les animaux de la serre, dont la population des chauves-souris », ont expliqué les services de la mairie à l’AFP. Une réintroduction en Guyane avait ainsi été envisagée. Eddine Ariztegui avait lui-même participé à ces recherches en contactant « près de 1.000 institutions à travers le monde », a-t-il précisé. Quant à l’idée de leur construire un enclos, c’était « 200.000 euros, une goutte d’eau dans le budget de la Ville », mais cette solution « n’a jamais été validée », a-t-il regretté. 

Des chauves-souris classées parmi les espèces à « préoccupation mineure » en 2017

« Faute de solution alternative adéquate », et alors que les 200 chauves-souris étaient en quarantaine dans des installations « n’offrant plus les conditions de bien-être garantissant leur bonne santé et survie », la ville, mise en demeure par la DDPP, avait finalement opté pour l’euthanasie. Celle-ci a été pratiquée le 19 février par les vétérinaires du zoo « après la diffusion d’un anesthésiant provoquant un endormissement profond », un protocole ayant permis d’éviter aux animaux « de la douleur ou du stress », a précisé la mairie.

Ces chauves-souris, de type Carollia perspicillata, n’appartenaient pas à une espèce menacée, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui les avait temporairement classées parmi les espèces à « préoccupation mineure », en 2017.

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Le Parti animaliste a appelé, dans un communiqué mardi, « les législateurs à voter une loi pour interdire » l’abattage régulièrement pratiqué dans les zoos, « qui mettent à mort des animaux sans motif médical ».

J.F. avec AFP