Cinq mouches virevoltent dans la cuisine, autour de la salade de Virginie. Elle les balaye d’un revers de main. À Lesquin, en périphérie de Lille, le quotidien des habitants est ainsi perturbé par les nuisibles depuis plusieurs semaines.
« Le problème des mouches revient dès qu’il fait chaud, depuis deux ou trois ans », déplore Virginie. Le bourdonnement et le chatouillis permanents des bestioles ont le don de l’agacer. « Et puis c’est dégueulasse… » souffle Virginie : des centaines de crottes de mouches parsèment le plafond au-dessus de la table à manger.
Huiles essentielles, bombes insecticides, pièges collants, lampes électro-insecticides… Les riverains ont tout essayé. En une journée, les pièges collants peuvent récolter jusqu’à 50 bêtes. Pour Martine, 68 ans, « c’est insupportable ! On ne peut plus profiter du jardin ou ouvrir les fenêtres pour aérer ! »
175 signataires pour une pétition
En un mois, une pétition exhortant la mairie à agir contre la prolifération a totalisé plus de 175 signatures. Les Lesquinois s’inquiètent pour leur santé. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les mouches domestiques sont responsables de la transmission de plus de 65 maladies, dont la dysenterie, la salmonellose et la typhoïde.
Certains estiment que l’usine voisine de recyclage Nord Pal Plast est responsable. Les mouches seraient attirées par les sucres contenus dans les bouteilles entreposées. Contactée, l’entreprise n’a pas répondu. En août 2024, elle avait été contrainte, par un arrêté préfectoral, de mettre en œuvre des mesures pour endiguer la prolifération.
Sur les réseaux sociaux, la mairie de Lesquin assure de son côté que, pour 2025, aucune non-conformité n’a été constatée par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL).