Entre les deux, l’ambiance est plutôt glaciale. Le président démissionnaire de l’association Garden tennis Thierry Follveider, qui avait pris la succession de Magali Saillard en juin 2024, et Yann Maitre, le dirigeant de la structure privée qui a repris en gestion le club du Garden, ne se parlent plus. Les reproches fusent d’un côté comme de l’autre et chacun met sur le dos de l’autre l’origine de la brouille.
Le premier accuse le second d’avoir tiré toute la couverture à lui, ne laissant que des miettes à l’association en charge de l’école de tennis, « notamment en s’octroyant les aides fédérales », et le second ne pardonne pas au premier de lui « savonner la planche, de le critiquer dans son dos et de vouloir prendre plus de place que ce qui était prévu au départ. » Ce qui pose la question d’une cohabitation, au sein d’une même entité, entre une structure associative et privée. Les deux n’ont pas les mêmes objectifs ni les mêmes contraintes.
Il a toujours été question que l’association s’occupe exclusivement de l’école de tennis
L’association, aujourd’hui, est une coquille vide. Il n’y a plus personne à la barre du bateau et la situation est bloquée. Une mise en sommeil est donc envisagée. « Je ne sais même pas si c’est possible et si on ne va pas vers une dissolution », indique Thierry Follveider qui regrette « que la place de l’association dans l’Autorisation d’occupation temporaire du site accordée à Yann Maitre pour vingt-cinq ans n’ait jamais été respectée ». « C’est son avis. Il a toujours été question que l’association s’occupe exclusivement de l’école de tennis », répond le mis en cause.
Au milieu de tout ça, le maire Patrick Marengo ne veut pas jouer le rôle d’arbitre. « Je suis bien conscient que cette association plus que centenaire est en péril mais il faudrait voir comment ils en sont arrivés là. Je ne regrette pas, en tout cas, de m’être tourné vers un privé pour gérer le club. Yann Maitre tient ses promesses. On a vécu un superbe tournoi professionnel et le restaurant promis sera bientôt ouvert. Je me dis que j’ai fait le bon choix », indique l’élu qui assume, tout en ayant conscience que Thierry Follveider et Yann Maitre « sont irréconciliables ».
Ceci étant dit, il ne souhaite pas prendre position. Ce qui a le don d’énerver le président démissionnaire de l’association. « J’en veux beaucoup à la municipalité et je suis affligé par ce que j’entends. La mairie a tout fait pour tuer notre association. C’est une triste fin », s’emporte-t-il.
Une association nécessaire
On pourrait parler d’une chronique de mort annoncée tellement l’issue était prévisible. Il était à peu près évident que les uns et les autres allaient se marcher sur les pieds. Reste à savoir ce qui va se passer et quelle solution peut être envisagée pour sauver une institution née en 1910. Sachant aussi que c’est par l’association que passe l’affiliation du club à la Fédération française de tennis. Une structure privée peut cependant demander une habilitation délivrée par le Comité exécutif de la FFT pour une période de deux années sportives renouvelables. Ce que va faire Yann Maitre.