Durant ses jeunes années, Antoine Duhamel se questionne : « Jeune compositeur dodécaphoniste, je me creusais la tête à me demander comment, avec le langage dodécaphonique, écrire de la musique qui pourrait donner un plaisir, une joie pareille à celle que je trouvais dans les Gershwin et dans les grandes comédies musicales américaines ». Quant à la musique, il explique également se passionner pour la musique des films historiques japonais, car pour lui, dans ce pays : « la musique n’est pas distinguée des autres arts : elle fait partie intégrante de l’expression artistique. Dans l’intellectualisme français, la musique est un peu considérée comme quelque chose à part, d’un peu gênant, débile. Quelque part, mon travail s’est toujours fait contre ça ».
Il signe bien d’autres bandes originales, comme celle de La Chanson de Roland de Franck Cassenti (1945-2023) en 1978. Dans les années 1970, il s’adonne aussi à l’opéra, non sans humour, comme dans Ubu à l’Opéra. Il compose aussi de la musique religieuse, comme un Requiem sur un texte de Jean Cocteau. Résolument libre, le compositeur prolifique et inclassable est un personnage à découvrir pleinement, au détour de Contretemps, un film-essai de Jean-Daniel Pollet, ou de ses Variations sur des œuvres d’Arnold Schoenberg (1874-1951).