L’enfant du club et guide du Racing Club Narbonnais traduit là, la mentalité de tout un groupe. Son espoir surtout. Le capitaine du RCN Paul Belzons a accepté de prendre la parole à quelques heures du premier match amical de pré-saison à Aurillac, ce vendredi 1er août (18 h 30).

En une quinzaine d’années, le terme est devenu fourre-tout, très à la mode, usité ad nauseam… Cependant, en l’occurrence, il colle parfaitement à la séquence printemps-été du Racing Club Narbonnais : la résilience. La déroute 22-40 en demi-finale du championnat de Nationale face au voisin carcassonnais le 10 mai 2025, les orange et noir l’ont rapidement acceptée, mâchée, digérée. Sur les bords de la Robine, elle a tordu le cœur et l’estomac, seulement, les Racingmen n’ont pas détourné les yeux pour la fixer comme on regarde bien droit dans le soleil. Une démarche qui aura facilité la reconstruction.

Et à quelques heures du premier match amical de pré-saison, au stade Jean-Alric d’Aurillac, ce vendredi à 18 h 30 (trois fois 30 minutes), surtout à trois semaines de la rencontre inaugurale de Nationale version 2025-2026 à Massy, on en reparle forcément. Comme pour finir de se convaincre que non, ce naufrage ne continuera pas de noircir la trajectoire narbonnaise…

« On ne va pas se le cacher, ç’a été compliqué… Mais on avait tous envie de tourner la page rapidement quand même. Ça restera une cicatrice, c’est comme ça, une cicatrice dont on se servira comme d’une force », assure le troisième ligne et capitaine du RCN, Paul Belzons. « Ce qui est certain, c’est que l’an dernier, tout le monde s’est donné à fond, personne n’a triché. On n’a peut-être pas toujours été beau à voir sur le terrain, cependant, enfin, on a achevé la saison régulière à la deuxième place, c’est donc que ce n’était pas si mal… », analyse-t-il.

Le problème alors, parce qu’il y a bien eu tout de même une sorte de problème ? « Le problème, tout le monde le connaît, c’est qu’on n’a pas été prêt au bon moment. On n’a pas remporté le match qu’il aurait fallu remporter, on ne s’est pas montré tranchant au bon moment… Contrairement aux Carcassonnais qui dans cet aspect des choses doivent nous inspirer. Dans cet aspect de tueur de fin de saison. »

Ce groupe est meilleur que celui de la saison dernière (Charles Malet)

Le directeur sportif Charles Malet acquiesce : « Paul a raison. Carcassonne a été prêt au bon moment. Et nous, à ce moment-là, on était essoufflé. Ça faisait deux ans que c’étaient les mêmes joueurs qui tiraient le groupe vers le haut, et là, ç’a craqué. » D’où le recrutement orienté vers la jeunesse de Charles Malet et son ambition de travailler dans la durée avec ces nouveaux arrivants.

« Comme je l’ai déjà expliqué, j’ai souhaité rajeunir l’effectif, mais pas seulement. J’ai surtout voulu faire venir des mecs qui s’investiraient dans l’avenir du club. » Ce groupe, programmé pour durer, est-il intrinsèquement meilleur que le précédent ? « Oui, clairement, je le pense sincèrement du moins. Je vous le confirmerai dans quelques mois (sourire) », réplique Charles Malet.

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« Très honnêtement, je n’ai pas trop suivi la saison de Narbonne, ceci dit, je trouve que ces deux dernières années, ce n’était pas si mal que ça… Surtout l’avant-dernière… On peut même parler d’une réussite quand même. Lorsque tu trébuches sur la dernière marche, bon, c’est un échec, mais c’est aussi du positif. En mai dernier, tout le monde l’a reconnu, l’équipe était au bout du rouleau… Le temps des regrets est maintenant terminé. L’échec est digéré. Tu n’étais pas invité, tu as perdu contre meilleur, c’est ça la vie… », évacue le nouveau manager du RCN, Jacques Delmas.

Ça faisait deux ans que c’étaient les mêmes joueurs qui tiraient le groupe vers le haut, et là, ç’a craqué

Cette vision de la situation sied en tout cas à Paul Belzons. « J’ai été content de reprendre. Je me sens bien. Et puis, il y avait l’excitation du début d’une nouvelle ère, de la nouveauté, du changement… Après, je tiens à le souligner, je m’entendais bien avec l’ancien staff aussi. Mais force est de constater qu’après quatre ans d’exercice, la direction a fait des choix que tout le monde doit respecter. Un air frais va souffler et on est très content de ce qui nous arrive. »

Paul est un leader par l’exemple

Une certitude : Belzons, 31 ans le 10 septembre prochain, continuera d’assurer le capitanat. « Paul représente bien ce que l’on veut mettre en place. Et il sera épaulé par des vice-capitaines que l’on définira plus tard », détaille Jacques Delmas. « Paul est un leader par l’exemple. C’est toujours le premier partout, le meilleur aux tests physiques. Il représente tout ce qui nous rassemble au sein du club », appuie Charles Malet. « Pour moi, ce rôle est gratifiant. Après, si je ne devais plus être capitaine, je n’en ferai jamais un drame. Moi, ce que je veux, c’est jouer, ce que je souhaite plus que tout, c’est la réussite de mon club. »

C’est ce qu’on appelle un discours de capitaine… Non ?