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La Formule 1 pourrait bientôt faire son retour en Afrique, un continent privé de Grand Prix depuis la dernière course organisée en Afrique du Sud en 1993. Le Maroc se distingue aujourd’hui par un projet ambitieux qui vise à attirer la plus prestigieuse des compétitions automobiles. Situé à environ 20 kilomètres au sud de Tanger, ce complexe multifonctionnel prévoit un circuit de catégorie FIA Grade 1, des hôtels, un parc d’attractions, une marina et une gare logistique. L’objectif est clair : créer une infrastructure durable qui dépasse la simple compétition pour impulser un véritable dynamisme économique et touristique.
Un projet pharaonique pour faire briller le Maroc sur la scène mondiale
Le projet marocain, financé à hauteur de 1,2 milliard de dollars, s’appuie déjà sur 800 millions de dollars d’investissements privés. Cette initiative est portée par Eric Boullier, ancien directeur chez McLaren et Lotus, qui ambitionne d’en faire un « mini-Abu Dhabi » africain. Ce pôle combinera sport, événementiel et tourisme, avec des infrastructures adaptées à la Formule 1, au WEC et au MotoGP.
Zoubir Bouhoute, expert en politique touristique, souligne que « l’arrivée de la Formule 1 au Maroc serait un événement extraordinaire pour le pays. Non seulement cela mettrait en avant le dynamisme et l’attractivité du Maroc sur la scène internationale, mais cela créerait également des milliers d’emplois et stimulerait l’économie locale ».
Une première course envisagée dès 2027 ou 2028
Le calendrier pourrait prochainement intégrer ce nouveau Grand Prix marocain. Selon Zoubir Bouhoute, le pays est bien armé pour relever ce défi : « Le Maroc a déjà fait preuve d’une grande ambition et d’une forte capacité à organiser des événements internationaux de grande envergure, comme en témoigne sa candidature pour la Coupe du Monde 2030 en compagnie du Portugal et de l’Espagne. Les avancées majeures dans les infrastructures, telles que les autoroutes, les aéroports et les ports, ont considérablement amélioré la connectivité et l’accessibilité du pays ».
Une compétition régionale face à l’Afrique du Sud
Depuis Kyalami en 1993, l’Afrique n’a plus accueilli de Grand Prix de Formule 1. Stefano Domenicali, CEO de la F1, souhaite ramener la discipline sur le continent. Plusieurs pays sont en lice, dont le Rwanda, l’Afrique du Sud et le Maroc. Eric Boullier affirme que « le Maroc se distingue par sa planification avancée, son site stratégique proche de Tanger Med et de l’Espagne, et une vision intégrée articulant circuit, infrastructure logistique et offre touristique ». Pour lui, « si ce projet voit le jour, il coche toutes les cases de ce que la F1 veut atteindre en Afrique ».
Un levier de développement économique et touristique
Au-delà de l’aspect sportif, ce Grand Prix marocain s’inscrit dans une stratégie globale de développement. Zoubir Bouhoute explique : « Un Grand Prix au Maroc ne serait pas qu’un spectacle : c’est une feuille de route stratégique pour renforcer le soft power du Royaume, promouvoir le tourisme international et diversifier le modèle économique. L’accueil d’un tel événement contribuerait à asseoir les ambitions marocaines de hub sportif continental et mondial ».
Il ajoute que « simultanément, cela stimulerait l’industrialisation locale, l’hôtellerie, la logistique et les industries annexes. C’est une vision de développement économique par le sport, qui s’inscrit dans les dynamiques mondiales autour de l’événementiel sportif et du tourisme de masse ».
Un projet symbolique pour un continent en quête de renouveau
Ce retour de la Formule 1 en Afrique, si le Maroc est choisi, enverrait un signal fort. Il incarnerait la capacité d’un pays à concrétiser des projets ambitieux malgré un contexte économique mondial instable. Le royaume affiche une stabilité politique et économique qui tranche avec les turbulences de nombreuses régions africaines.
Le complexe tangérois pourrait devenir un véritable hub régional des sports mécaniques, avec des centres de formation et des événements récurrents, contribuant à moderniser l’image du continent.