« J’irai où tu iras. Qu’importe la place. Qu’importe l’endroit. » L’air de la chanson du duo mythique Céline Dion et Jean-Jacques Goldman résonne entre les murs du restaurant Solidor dans la petite commune de Maxent, en Ille-et-Vilaine. Comme une coïncidence, la mélodie fait écho à l’histoire des deux gérantes.
À la tête de ce routier de campagne, Sébastienne et Loëtitia Barbot, deux sœurs, la cinquantaine. Leurs années de travail dans la restauration les ont menées dans ce petit troquet de village. « On voulait faire ça depuis longtemps, toutes les deux », assurent avec réserve les tenancières, purs produits de la commune.
Un commerce fermé depuis 2022
Au comptoir, quelques clients défilent. Un petit café, un paquet de clopes. Comme si l’établissement fonctionnait depuis des années. Pourtant, ce dernier a réouvert ses portes depuis peu. « Il était fermé depuis 2022, apprend Loëtitia. Il y a un an, on a entrepris les démarches pour le reprendre. On a ouvert le 1er juillet. »
Les coulisses de ce rachat se jouent en plusieurs actes. « La commune avait décidé d’acheter le fonds de commerce du restaurant en 2017. L’ancienne municipalité avait établi un bail commercial avec les propriétaires », rembobine Ange Prioul, maire de la commune. En 2019, un restaurateur s’installe. Une nouvelle municipalité arrive, le covid-19 également, si bien que le commerce peine à décoller. « Ça a fonctionné moyennement, assure l’édile. On n’a pas souhaité renouveler le contrat qui se terminait en avril 2022. »
C’est nous les premiers fautifs si ça ne marche pas.
Petit hic, cette opération emporte la commune devant le tribunal de commerce suite à un désaccord avec l’ancien gérant. « Le restaurant a été fermé pendant trois ans et nous avons pu récupérer les clés en 2024. » Les propositions de rachat du fonds de commerce s’enchaînent. Certaines ne sont pas viables, puis « les sœurs Barbot » se lancent dans la partie. Elles décrochent le contrat et pourront donc s’installer.
Pour Ange Prioul, cette reprise est une aubaine. Seul un commerce, une boulangerie, restait sur sa commune. « On est très content, assure l’édile. Mais maintenant, il faut que les habitants jouent le jeu. C’est nous les premiers fautifs si ça ne marche pas. Il faut faire vivre les commerces du village. » Preuve que le lien commence à se rétablir, Lœtitia reconnaît « des gens que l’on n’avait pas vus depuis longtemps. On ne les voyait plus dans le village ».
Quel menu ?
L’établissement est coupé en plusieurs parties. En plus de la cuisine, se trouve un côté bar ainsi que le restaurant. « On peut accueillir environ soixante couverts, précise Sébastienne Barbot. On propose un repas ouvrier pour 16,50 €, entrée, plat, dessert, avec un menu différent chaque jour. »