Par
Enzo Legros
Publié le
31 juil. 2025 à 6h42
« Ce qui n’était au départ qu’un désagrément ponctuel est devenu un fléau quotidien. » Dans une pétition publiée fin juillet 2025, des habitants du quartier des Sept-Deniers à Toulouse décrivent une situation devenue insupportable depuis plusieurs semaines. Depuis leur domicile ou directement dans la rue, ils sont témoins jour et nuit de passages de voitures et motos à folle allure. Alors que les rodéos urbains s’enchaînent sous leurs yeux, plusieurs riverains ont décidé de faire entendre leur voix et leur inquiétude.
« Des épisodes bruyants, dangereux et totalement incontrôlés »
L’auteur de la pétition en ligne explique le mode de fonctionnement des fauteurs de troubles. D’après les témoins, « des épisodes bruyants, dangereux et totalement incontrôlés » sont constatés « principalement en soirée entre 21h et 1h du matin (souvent dès 20h et jusqu’à 2h du matin), parfois même le dimanche matin ».
« Moteurs trafiqués », « pointes de vitesse à plus de 180 km/h », « drifts »… Les infractions observées sont nombreuses et font ressentir un sentiment d’insécurité à certains habitants. « Ils perturbent durablement la vie des familles, des personnes âgées, des enfants scolarisés, et de tous ceux qui ont besoin d’un quartier paisible pour vivre, dormir ou simplement se sentir en sécurité », développe le texte qui a recueilli plus de cent signatures en quelques jours.
Les nuisances persistent malgré l’intervention de la police
Sur les réseaux, de nombreux internautes indiquent avoir contacté à plusieurs reprises la police et Allô Toulouse, mais le problème revient encore et encore. « Les actions menées ne sont pas pérennes, ça se résume à une descente de police, quelques verbalisations et des retraits de véhicules », témoigne un habitant du quartier.
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Le bruit et le danger causés par les rodéos urbains sont tels que certains envisagent toutes les solutions. « Le quartier devient tellement bruyant que nous songeons parfois à le quitter, […] c’est dommage car on s’y sentait bien », témoigne Léana, signataire de la pétition.
Le quartier dans l’attente de changements
L’objectif de cette pétition, affichée directement dans les rues du quartier des Sept-Deniers, est d’obtenir des changements concrets au quotidien. Des propositions comme l’installation de ralentisseurs ou de caméras de vidéosurveillances sont soufflés.
Des affiches partagent la pétition en ligne dans les rues du quartier Sept-Deniers. (©Lucie Fraisse / Actu Toulouse)
En mai 2025, la préfecture de Haute-Garonne a prolongé l’autorisation d’emploi de drones pour lutter contre les rodéos urbains, mais le quartier au bord de la rocade ne fait pas partie des zones concernées jusqu’en décembre.
« Nous aimons vivre aux Sept-Deniers, mais nous refusons de nous habituer au vacarme, à la peur, à la mise en danger constante », énumère la pétition.
« Il faut continuer d’appeler Allô Toulouse », répond la mairie
Interrogée par Actu Toulouse, la municipalité assure prendre le problème très au sérieux et maintient une veille active sur la sécurité aux Sept-Deniers. « Allô Toulouse est la meilleure réponse à donner aux délinquants pour qu’ils répondent de leurs actes devant la justice », indique Emilion Esnault, l’adjoint à la sécurité du maire de Toulouse. Il veut pour preuve la récente immobilisation d’un véhicule utilisé pour un rodéo, au niveau de la coulée verte.
Sur la proposition d’installer des dos d’ânes dans le quartier, Emilion Esnault rappelle que plusieurs aménagements ont déjà été apportés, pas plus tard que l’année dernière sur l’avenue Salvador Dali, là où des nuisances sont souvent signalées sur un parking. « Le dos d’âne est efficace pour les voitures et les runs, mais il ne l’est pas sur un deux-roues », constate l’élu municipal.
Les rodéos en baisse selon la municipalité
Contrairement à l’avis des habitants, l’adjoint à la sécurité croit en la collaboration entre les riverains et la police. « Il n’y avait pas besoin d’une pétition pour qu’on augmente le nombre de policiers sur place », lance-t-il. Avec Allô Toulouse, les effectifs de forces de l’ordre sont répartis dans la ville selon les signalements émis sur le terrain.
Déjà l’été dernier, trois grosses opérations de police avaient été orchestrées aux Sept-Deniers. Selon Emilion Esnault, la manoeuvre avait mis un « coup d’arrêt » dans la vague de rodéos urbains. Aujourd’hui, les rodéos et les runs « sont en baisse » à Toulouse, affirme-t-il. Mais force est de constater que le problème est revenu dans les rues du quartier, et que la lutte contre les rodéos n’est pas terminée.
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