Le gouvernement italien a annoncé mercredi avoir convoqué l’ambassadeur de Russie afin de protester contre l’inscription du président Sergio Mattarella sur une liste dressée par Moscou, recensant des dirigeants occidentaux accusés de sentiments anti-russes.
« Publier une liste de soi-disant ‘russophobes’ qui inciteraient prétendument à la haine contre la Russie est une nouvelle opération de propagande », a déclaré la Première ministre Giorgia Meloni dans un communiqué.
Le 24 juillet, le ministère russe des Affaires étrangères a publié une liste recensant ce qu’il qualifie de « discours de haine » à l’encontre de la Russie, émanant de membres des élites occidentales. Cette liste mentionne notamment une déclaration de Mattarella prononcée à l’Université d’Aix-Marseille en février dernier.
Dans son discours, le président italien avait établi un parallèle entre l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en 2022 et les guerres expansionnistes menées par l’Allemagne nazie.
Le ministère russe des Affaires étrangères n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
« Du côté italien, en condamnant l’agression russe inacceptable contre l’Ukraine, aucune intention hostile à l’égard de la Fédération ou du peuple russe n’a jamais été exprimée », a affirmé le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, à l’attention de l’ambassadeur russe Aleksej Paramonov lors de leur rencontre, selon un communiqué.
L’Italie entretenait traditionnellement des liens politiques et économiques étroits avec la Russie. Cependant, après l’invasion de l’Ukraine par Moscou, les relations se sont détériorées et Rome a affiché un soutien sans faille à Kyiv.
Selon Giorgia Meloni, Moscou a violé le droit international en envahissant l’Ukraine, ce qui a conduit les pays occidentaux à condamner la Russie.
Mattarella est le seul Italien figurant sur cette liste, qui comprend également le chancelier allemand Friedrich Merz, la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères Kaja Kallas, le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte, ainsi que le président français Emmanuel Macron.