Il n’est pas le seul à avoir adressé une lettre ouverte au président de la République, lui demandant d’intervenir afin d’empêcher la destruction, prévue par le gouvernement américain, de contraceptifs féminins.

Des milliers d’implants, de stérilets, de pilules, stockés en Belgique, devraient être incinérés en France. Les Écologistes l’ont interpellé, samedi dernier, suivis d’élus de la France insoumise.

Charles Dallara, petit-fils du « père de la pilule », a, lui aussi, aussitôt adressé un message à Emmanuel Macron après avoir découvert, sur les réseaux sociaux, cette affaire révélée par le quotidien britannique, The Guardian.

« Honorer notre tradition humaniste »

« J’ai peu à peu recoupé les informations et, ce qui m’a profondément énervé, c’est que cette destruction se fasse en France. Je me suis dit que j’avais une forme de légitimité en tant que garant de la mémoire de mon grand-père à réagir. »

Un grand-père, député gaulliste de la Loire, qui n’avait pas hésité, après un combat obstiné, à faire évoluer les mœurs de la société française sur l’usage des contraceptifs. « C’est un sujet que je suis. Je compte bien continuer à transmettre le message », assure l’élu à la mairie de Saint-Étienne qui a exhorté le président français à suspendre cette incinération.

Empêcher cette destruction

« À ne pas laisser la France devenir complice de ce scandale. Il doit pouvoir, par décret, empêcher cette destruction. Je pense qu’il a les moyens d’intervenir. C’est quand même lui, et je salue sa décision, qui a fait inscrire en mars 2024 le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Comment un an plus tard, au cœur de l’été, en toute discrétion, on peut laisser partir en fumée du matériel contraceptif sur la terre des droits de l’homme et de la femme, s’indigne Charles Dallara. Refuser cette destruction, c’est honorer notre tradition humaniste, notre engagement pour les droits des femmes et le combat de celles et ceux qui, comme Simone Veil ou mon grand-père, ont permis aux femmes de disposer librement de leur corps. »

« Récupérer ce matériel »

Dans son message posté sur les réseaux sociaux, et sa lettre envoyée en recommandé ce mercredi, il demande également au président de « récupérer ce matériel, quitte à le racheter. Des ONG et même l’ONU ont proposé de les récupérer gratuitement. Cela a été refusé par le gouvernement américain. » Alors que le matériel n’aurait pas atteint sa date de péremption. « Il est important que les femmes qui en ont besoin en bénéficient », insiste l’élu de Saint-Etienne.

Ces millions de contraceptifs féminins, commandés alors par l’administration Biden, d’une valeur de plusieurs milliers de dollars, étaient destinés à des pays bénéficiaires dans le cadre des programmes de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), une agence internationale démantelée, depuis, par l’administration Trump.

Ce jeudi, Emmanuel Macron n’avait toujours pas répondu à Charles Dallara.