Un style mêlant tissu et bombes de peintures
La démarche de Sori est unique et reconnaissable. Elle marie le spray aux tissus, notamment le wax, pour créer des effets de matières.
Au-delà de la démarche artistique et esthétique, l’art de Sori délivre un message fort, teinté de revendication. Dans un monde de l’art où de nombreuses femmes artistes demeurent trop souvent méconnues, Sori choisit de mettre à l’honneur les figures féminines, souvent des femmes noires, pour leur rendre hommage. Ses œuvres célèbrent des personnalités emblématiques telles que l’artiste Tamara de Lempicka, l’icône de la mode Coco Chanel ou encore des chanteuses.
« Rue des Creuses, par exemple, une œuvre met à l’honneur Wangari Maathai, la première femme africaine à recevoir le prix Nobel de la Paix en 2024 pour son engagement en faveur de la justice sociale, de l’environnement et des droits des femmes », explique l’artiste.
Une centaine d’heures de travail pour certaines pièces
Le portrait a été conçu sur tissu en atelier, le reste de la peinture a été réalisé sur place, directement à la bombe. La réalisation au pochoir de cette femme saisissante de réalisme a nécessité entre 80 et 100 heures de travail pour la découpe au scalpel.
À côté, la femme, plus joviale, représente une personne anonyme, entièrement réalisée sur place, avec un bandeau de wax orné de fleurs d’hibiscus.
« J’utilise beaucoup le wax qui constitue pour moi une source inépuisable d’inspiration tant pour son aspect graphique et végétal que pour sa richesse symbolique. »
Sori est une artiste de plus en plus recherchée, régulièrement invitée à des festivals. À la mi-septembre, elle sera présente au grand festival Les Roches en Couleur à Villefontaine (Isère). Ce sera l’occasion pour le public de découvrir une artiste qui apporte une dimension nouvelle et profondément humaine à l’art urbain.