Née en 1973, cette nancéienne, native du Pas-de-Calais, est tout d’abord professeur de danse. Sa salle se trouve à Neuves-Maisons.

D’abord modèle, elle est passée de l’autre côté de l’objectif avec ses filles avant de développer son propre style, de plus en plus affirmé. « Ce que je recherche, c’est une atmosphère » dit-elle « j’aime travailler la matière, la mode, l’architecture, le mystère… tout ce qui me permet de développer de la poésie ! »

Sur cette photo, j’ai voulu travailler sur le lâcher prise. Sur l’image, c’est bien ce que l’on croit voir, une absence d’efforts. Un détachement du poids, du contrôle. Or, derrière cette illusion de légèreté, il a fallu de la force ; celle des jambes fléchies , des muscles tendus.

La Photo joue sur ce paradoxe, ce qui semble simple, suspendu, fluide, en réalité, soutenu par l’effort invisible. Elle questionne la manière dont on tient encore, même quand on prétend avoir lâché.

Ici j’ai voulu exprimer l’idée, du corps qui prend une autre dimension, ses jambes se plantées dans ce champ d’herbeux hautes comme deux racines humaines. Les herbes sont comme des pensées libres, qui s’élèvent et dansent , elles aussi. Cette photo exprime une tension douce entre le sol qui nous appelle et le ciel qui nous aspire.

J’ai une manière particulière, qui en devient presque une signature, d’utiliser les matières en photographie, notamment quand il s’agit de cacher, filtrer ou transformer un visage. Le plexiglass, cette surface lisse, presque clinique, qui joue avec la lumière, qui déforme, subtilement tout en laissant entrevoir l’essence. Une vitre, plus organique, plus imparfaite apporte ses reflets, ses traces, sa mémoire.

Ces matières deviennent comme des peaux intermédiaires, qui enveloppent leur identité. J’aime l’idée que le spectateur doit faire un effort pour deviner, ressentir ou comprendre ma photo.