“Coup dur pour les organisations humanitaires.” Le 30 juillet, le gouvernement du chancelier allemand, le conservateur Friedrich Merz, a présenté son budget pour 2026. Et, d’après le site de la Deutsche Welle, le montant dévolu à l’aide au développement y est drastiquement réduit, passant “pour la première fois depuis 2018 sous la barre des 10 milliards d’euros”.

“C’est une perte de 330 millions d’euros, précise le média d’outre-Rhin. L’an dernier déjà, le budget avait été amputé de près de 1 milliard d’euros.” Et cette tendance devrait continuer dans les années à venir, selon les plans du gouvernement pour la période 2027-2029.

Mais l’aide au développement n’est pas la seule enveloppe touchée. Au grand désarroi des organisations non gouvernementales (ONG), “les fonds alloués à l’aide humanitaire d’urgence dans le budget du ministère des Affaires étrangères devraient diminuer au moins de moitié l’an prochain”.

Une tendance mondiale

Ce faisant, l’Allemagne suit une “dynamique générale d’économies réalisées au détriment des plus démunis dans le monde entier”. C’est en tout cas ce qu’affirme Oliver Müller, directeur de l’organisation humanitaire chrétienne Caritas, à la Deutsche Welle. Le démantèlement de l’agence américaine pour le développement USAID en est le symbole le plus marquant. Mais en sus des États-Unis, d’autres pays, comme le Royaume-Uni ou la Belgique, ont eux aussi annoncé des coupes budgétaires importantes dans ce domaine.

En Allemagne, 17 ONG − parmi lesquelles Oxfam et la Welthungerhilfe − ont dénoncé en début de semaine le projet budgétaire allemand, en assurant qu’il mettait en danger “des programmes d’importance vitale pour leurs bénéficiaires, mais aussi les intérêts stratégiques et la crédibilité de Berlin sur la scène internationale”. Un appel similaire avait été lancé fin juin par 30 autres ONG.

La coalition des chrétiens conservateurs et des sociaux-démocrates considère quant à elle que l’Allemagne a actuellement d’autres priorités. “D’après le ministre des Finances, Lars Klingbeil, le budget de 2026 – financé pour un tiers par de nouveaux emprunts – mettra l’accent sur la consolidation des finances publiques, la capacité d’adaptation de l’Allemagne et la disponibilité opérationnelle de l’armée, un enjeu de plus en plus pressant face à la menace russe.” Sans Vladimir Poutine, a affirmé le social-démocrate, les comptes de l’Allemagne seraient totalement différents.