L’officier ukrainien, un instructeur de vol ayant le grade de major, est même suspecté d’avoir suggéré des tactiques d’attaque pour contourner les défenses aériennes et fournies des tactiques de combat utilisées par Kiev.
Chasse à la taupe dans les rangs de l’armée de l’air ukrainienne. L’agence de sécurité intérieure de l’Ukraine a arrêté un officier, accusé d’espionnage pour le compte de la Russie après avoir divulgué l’emplacement d’avions de chasse F-16 et Mirage 2000, ont indiqué des responsables du commandement militaire ukrainien mercredi.
L’officier dont l’identité n’a pas été révélée, instructeur de vol ayant le grade de major, est accusé d’avoir aidé la Russie à mener des frappes aériennes sur ces avions essentiels en fournissant des coordonnées de leurs emplacements, a indiqué le Service de sécurité d’Ukraine (SBU) dans un communiqué. Il est même suspecté d’avoir suggéré des tactiques d’attaque pour contourner les défenses aériennes et améliorer l’efficacité des frappes de missiles et de drones russes.
«Les cibles prioritaires de l’ennemi étaient les aérodromes où étaient basés des F-16, des Mirage 2000 et des Su-24», a déclaré le Service de sécurité d’Ukraine. Les F-16 sont de fabrication américaine, les Mirage sont français, tandis que le Su-24 est un ancien bombardier à réaction fabriqué en Union soviétique. «L’agent a recueilli les coordonnées de l’emplacement de ces appareils, les horaires et l’ordre de leurs départs.»
Tactiques de combat
Le SBU a ajouté que le suspect avait également transmis des renseignements sur les effectifs de l’armée de l’air ukrainienne, tels que des informations personnelles de ses collègues pilotes. Il aurait aussi fourni des tactiques de combat de Kiev au renseignement militaire russe. Les autorités ukrainiennes ont appréhendé l’homme «alors qu’il tentait de recueillir de nouvelles informations classifiées», poursuit le SBU, qui utilisait des applications de messagerie cryptées pour échanger avec son interlocuteur russe.
L’officier est désormais poursuivi en vertu de la partie 2 de l’article 111 du Code pénal ukrainien, pour haute trahison commise en temps de loi martiale, une accusation passible de la réclusion à perpétuité ainsi que de la confiscation de ses biens.
Depuis le début du conflit, Moscou cible régulièrement des aérodromes et des bases militaires sur l’ensemble du territoire ukrainien, en particulier les zones qu’elle estime abriter des armes fournies par l’Occident comme les avions de combat. Les deux appareils ont été essentiels pour renforcer la défense de l’Ukraine contre l’intensification des frappes aériennes russes et les avancées militaires progressives de Moscou dans le cadre de son invasion à grande échelle, lancée il y a trois ans et demi.