La nouvelle maison d’édition se nommera le Terrain Vague-Losfeld, en référence au nom de sa première société.
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France Télévisions – Rédaction Culture
Publié le 31/07/2025 16:27
Temps de lecture : 3min
Portrait de l’éditrice Joëlle Losfeld en 1999. (LOUIS MONIER / GAMMA-RAPHO)
Après plus de vingt ans passés au sein de groupe Gallimard, Joëlle Losfeld, 73 ans, quitte le groupe d’édition pour recréer sa propre structure indépendante, a-t-elle indiqué jeudi 31 juillet à l’AFP, confirmant une information du journal Libération.
« Je ne suis pas une très grande fan des grandes entreprises et j’ai envie de finir ma vie professionnelle en renouant avec qui j’étais au départ, c’est-à-dire une petite structure où je peux publier ce que je veux », a-t-elle précisé. « Non pas que Gallimard m’ait empêchée de publier ce que je voulais, mais j’étais cantonnée aux romans », a ajouté Joëlle Losfeld.
Elle quitte Gallimard en conservant la propriété de son nom, qu’elle n’a jamais cédé, tout en laissant à l’éditeur la gestion de son fonds. « On cogère ensemble ce catalogue. Si Gallimard veut republier un livre ou le mettre au pilon (détruits pour que le papier soit recyclé), il me demandera la permission », a-t-elle dit.
Cette nouvelle structure, dont le lancement est programmé pour début 2026, sera financée en partie grâce à un héritage familial. Elle se nommera le Terrain Vague-Losfeld, en référence au nom de sa première société. « C’est la boucle finale », estime-t-elle.
Fille de l’éditeur franco-belge Éric Losfeld, fondateur de la maison d’édition Le Terrain Vague – célèbre pour ses publications surréalistes et érotiques telles qu’Emmanuelle d’Emmanuelle Arsan – Joëlle Losfeld reprend les rênes de la société à sa mort en 1979, en y associant son nom.
Confrontée à des difficultés économiques, elle met fin à cette première aventure éditoriale avant de fonder une maison d’édition à son nom en 1991. Elle s’associe au groupe Mango de 1997 à 2003, date à laquelle sa structure intègre les éditions Gallimard.
Son catalogue, nourri d’une quinzaine de titres par an, mêle littératures française et étrangère et se distingue par « un regard en marge porté par un style original et un imaginaire au service de la création littéraire », décrit Gallimard sur son site.
L’écrivain Albert Cossery, en France, en juin 2000. (Louis MONIER / Gamma-Rapho)
Joëlle Losfeld a notamment contribué à faire connaître en France des auteurs anglophones tels que Janet Frame, John Meade Falkner, Paula Fox, Kate O’Riordan ou encore John Cheever. En 1999, le succès inattendu du roman Effroyables jardins de Michel Quint donne une visibilité nouvelle à sa maison.
Elle est également à l’origine de la réédition des œuvres complètes de l’écrivain égyptien francophone Albert Cossery, grand prix de la francophonie en 1990.