À quelques kilomètres de l’aéroport de Cannes-Mandelieu pour lequel des mesures de restrictions ont été annoncées ce jeudi, ce sont les avions survolant le cap d’Antibes en direction de l’aéroport de Nice qui hérissent le poil des habitants. « Nous vivons dans une zone où le bruit des avions atterrissant à l’aéroport de Nice est de plus en plus insupportable », peste le président du Comité de lutte contre le survol d’Antibes (Clusa).

Mi-juillet, Philippe Juvin a lancé une pétition sur Change.org, intitulée: « Faire cesser les survols intempestifs au-dessus d’Antibes Juan-les-Pins et Golfe-Juan ». Signé ce jeudi par 485 internautes, le manifeste remue une problématique soulevée depuis des décennies: « Au-delà de la nuisance sonore, cette situation génère du stress et de la pollution pour ceux qui y vivent. »

« Je suis prêt à travailler sur le sujet »

Malgré ses échanges réguliers avec le Clusa, l’aéroport Nice-Côte d’Azur conteste certaines assertions de la pétition, dont celle « d’un avion toutes les 2 à 3 minutes pendant des heures, de jour comme de nuit ». « Depuis le début du mois de juillet, le taux de survol de la ville est à peine de 8,67% du total des mouvements aux arrivées, objecte Aymeric Staub, porte-parole des aéroports de la Côte d’Azur. Tous ces survols sont par ailleurs justifiés par des conditions météorologiques où le plafond nuageux est inférieur à 762m, la visibilité à 10km, et où la procédure d’évitement d’Antibes ne peut être effectuée. »

Le comité demande, pour régler ce problème, « la mise en place d’un guidage satellitaire plus précis (technologie RNP-AR), permettant d’adapter les trajectoires de vol de manière que quasiment tous les avions survolent la mer pour atterrir à l’aéroport de Nice même par temps nuageux ». Patience, répond l’aéroport. « Cela nécessite à la fois que les avions soient équipés de cette technologie récente – 14% de la flotte opérant sur Nice à date – que l’équipage y soit formé et que la compagnie en reçoive l’agrément. C’est un processus en cours, qui prend du temps et qui ne relève nullement de l’aéroport mais du Service de la navigation aérienne. »

Interrogé à ce sujet, le ministre des Transports, Philippe Tabarot reste prudent, mais assure: « J’ai des relations très étroites avec le député [d’Antibes] Éric Pauget, je suis prêt à travailler sur le sujet. »