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Rédaction Marseille

Publié le

1 août 2025 à 5h58

Ils sont nombreux, Marseillaises, Marseillais, touristes français ou d’ailleurs à chercher à profiter du soleil qu’offre le cœur de la saison estivale, ici, dans la cité phocéenne. Si pour certains, se poser en terrasse suffit, d’autres ont cet appel de la Méditerranée ancré au maillot de bain. Et sur toutes les plages, des Catalans au Prophète, en passant par le Prado ou l’anse de Maldormé, le constat est le même : une ancienne tendance refait surface. Pour de nombreuses femmes, les hauts de bikini ont disparu.

Une pratique à l’abandon ?

Presque impossible de le rater, le topless, traduit littéralement « sans haut », mais plus courant sous le terme « seins nus », en français, est de retour. Cette pratique populaire des années 1980 au début des années 2000 avait progressivement disparu des plages françaises.

D’après une étude Ifop de 2023 menée pour le site voyageavecnous.fr, seulement 25% des Françaises âgées de moins de 50 ans enlèvent le haut du maillot habituellement ou occasionnellement aujourd’hui. Contre 43% il y a 40 ans. Chez les 18-24 ans, la proportion actuelle tombe à 10%.

À Marseille, qui ne fait décidément rien comme les autres villes, les femmes y semblent beaucoup plus nombreuses à le faire, sans vraiment de distinction d’âge.

Un sujet qui ne devrait pas en être un

Bien que cela puisse paraître étonnant d’un point de vue extérieur, pour beaucoup de ses adeptes, le topless est parfaitement anodin. « Je le pratique partout, je n’y réfléchis même plus », témoigne Maëva, Marseillaise de 24 ans présente avec trois de ses amies à l’anse de Maldormé.

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A Marseille, de plus en plus de femmes laisse tomber le haut du bikini. (©Document remis à actu Marseille)

Pour d’autres, c’est une autre paire de manches : « il n’y a qu’à Marseille que je me sens de le faire », raconte Aïda, rencontrée plage des Catalans.

C’est un feeling différent ici, peut-être car on est plus entre jeunes qu’ailleurs dans la région.

Aïda

Dans le groupe de Maëva, se trouve aussi Camille, qui « ne sait pas si c’est spécifique à ici ». En tout cas, « personne ne nous fait de réflexion ». « On a juste entendu deux touristes parler dans notre dos à voix haute, ça ne doit pas être dans leurs mœurs ou ce n’est peut-être pas courant chez eux. Pour les autres, c’est une tenue normale de plage, ça se voit. », assure la jeune femme.

Des freins multiples

Dans ce quatuor, seule Cassandre garde son maillot en entier, ce qu’elle résume en ces termes : « je reste classique ». « Je n’ai pas envie que le regard des autres se porte sur moi, je ne veux pas devenir l’attraction de la plage », avance-t-elle.

D’après l’étude Ifop, la raison la plus évoquée pour garder son maillot complet est « le risque que l’exposition au soleil représente pour la peau » : 53 % des femmes l’évoquent. Chez celles de moins de 30 ans, c’est avant tout « le regard concupiscent des hommes sur [leurs] poitrines » qui leur fait conserver le haut.

Cela concerne 54 % de celles qui ont été interrogées.

Viennent ensuite, pêle-mêle, la peur qu’une photo ne se retrouve sur les réseaux sociaux, « la crainte de faire l’objet d’une agression verbale, physique ou sexuelle », l’idée que « c’est un manque de respect envers les autres » et l’appréhension de recevoir des critiques sur son physique.

Le mimétisme relance une mode

Les freins sont donc nombreux à la pratique, qui ne semble en effet pas évidente à appréhender, « il faut se lancer une fois et après on y pense plus », admet Maëva qui a depuis converti plusieurs de ses amies, dont certaines présentes à ses côtés.

Et le phénomène pourrait encore se répandre par le biais du mimétisme. Pour Juliette, photographe de 32 ans de passage à Marseille, « c’est en voyant les autres filles de [s]on âge le faire » qu’elle a, elle aussi, détaché le nœud de son maillot. « En vérité, ça ne change rien, c’est plus un état d’esprit, une mode », tranche-t-elle.

Le 26 août prochain célébrera d’ailleurs la Journée internationale du topless, en relation avec la journée de l’égalité homme-femme aux États-Unis.

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