Il faut devenir raisonnable. Et arrêter d’extraire du pétrole de notre bonne vieille Terre ? C’est sur cette trajectoire que la Fédération Internationale de Motocyclisme souhaite inscrire ses Grand Prix moto, annonçant hier que « le MotoGP passerait à un carburant 100% non fossile et a déterminé la manière dont celui-ci serait évalué ».
C’est à partir de la saison 2027, soit celle où le MotoGP (la catégorie ici, pas le championnat tout entier) appliquera son nouveau règlement qui vise à gagner « en sécurité, en durabilité ainsi qu’en spectacle », que cette « transition énergétique » interviendra, respectant ainsi …
Actuellement établi à 40%, le pourcentage d’origine non fossile de la future essence des trois catégories de Grand Prix (Moto3, Moto2 et MotoGP) devra grimper à 100% d’ici moins de deux ans, lorsque la catégorie reine troquera ses pneus Michelin contre des Pirelli eux-mêmes mieux recyclés ( ?). Mais comment ne plus recourir au raffinage du pétrole brut ?
Deux solutions sont évoquées par la Commission Grand Prix de la fédération internationale : « soit des « biocarburants », c’est-à-dire des carburants obtenus à partir de bio-sources » et sur lesquels travaille d’arrache-herbes Repsol par exemple (mais pas par hasard puisqu’il s’agit de l’ancien sponsor titre du HRC ), « soit des « e-carburants » obtenus par captage direct du CO2 dans l’atmosphère »…
Attention, « la combustion de carburants non fossiles libère la même quantité de carbone que celle qui a été captée auparavant », avertit la FIM, mais au moins « ce » carbone serait moins dévastateur pour l’environnement. Comment distinguer le bon du mauvais carbone ? Là encore, les GO « trouve-tout » des GP ont la réponse : le test C14 !
Il y a le bon et le mauvais carbone…
Ce mystérieux test revient à mesurer la proportion de Carbone 14 (vous savez, l’isotope du carbone à courte durée de vie qui sert à dater les fossiles ou objets de moins de 50 000 ans, ambiance « Indiana Jones » plutôt que « Jurassic Park » donc) par rapport au carbone « total » et de comparer ce taux à ceux standards trouvés dans l’atmosphère de nos jours.
« Pour ce qui est des carburants MotoGP 2027, ces chiffres devraient être identiques moins une tolérance, ce qui signifie que la teneur en C14 de l’échantillon de carburant devrait être la même que celle de l’atmosphère, excluant ainsi la possibilité que le carburant soit d’origine fossile », détaille la fédération. CQFD !
Moto-Net.Com observe que la Formule1 s’apprête à faire l’intérieur au MotoGP puisque la FIA planche actuellement sur un « biocarburant de deuxième génération, c’est-à-dire exclusivement raffiné à partir de déchets organiques » et souhaite « rendre obligatoire l’utilisation de carburants 100% renouvelables en F1 » à l’occasion de l’introduction de nouveaux moteurs en 2026…
Problème : le coût de ce carbone « propre » ! Selon nos confrères du site The Race – dont l’article à ce sujet a mystérieusement disparu… – « alors qu’en 2025, un litre de carburant coûte entre 22 et 33 dollars, celui de 2026 est évalué entre 170 et 225 dollars. Pire, certaines estimations évoquent un pic possible à 300 dollars le litre, soit dix fois le tarif actuel ». Allons, allons, il faudrait rester raisonnable…