« Ça nous rend dingue. La musique, le bruit des clients, le non-respect des horaires, des règles et puis cette impression de souffrir dans l’indifférence la plus totale, on n’en peut plus. » Derrière ses fenêtres, à deux pas de l’hôtel de ville de Marseille, Nadia réclame « le droit à la tranquillité et au sommeil ». Cette quadragénaire vit dans le quartier depuis une quinzaine d’années.
Elle le sait, surtout l’été, ce secteur de la ville s’anime à l’heure de l’apéro. Une ambiance festive au cours de laquelle les éclats de voix et les basses peuvent résonner jusqu’à 1 h, voire 2 h du matin. « Nous sommes les premiers à apprécier les terrasses mais quand tout le monde y trouve son compte. Là, au pied du bâtiment, toutes les limites sont franchies », déroule-t-elle.
Son cauchemar a commencé il y a tout juste deux ans, à l’arrivée d’un nouveau propriétaire qui a transformé un bar à vin en « bar-restaurant branché ». « Il a accroché des enceintes au plafond sans isolation, puis a fermé de plus en plus tard et pour finir, ses terrasses ont augmenté de façon disproportionnée. Malgré nos tentatives de dialogue, des signalements à la mairie, nos appels à la police, rien ne change. Pire, il se sert maintenant des poteaux alignés sur le trottoir pour monter des tables supplémentaires. C’est astucieux, contraire à la réglementation, mais il n’est pas inquiété et cela génère du bruit en plus… », pointe sa voisine.