Dans le cadre de notre rubrique « Courrier des lectrices et des lecteurs », Corinne Le Clech (Morbihan) réagit face au massacre de la population à Gaza par le gouvernement et l’armée d’Israël :
« Quand j’ai entendu parler de la Shoah pour la première fois dans les années 1960, alors que j’étais encore jeune, j’ai pensé, comme tous ceux de mon âge : comment nos aînés, les adultes, avaient-ils pu laisser faire cela, laisser massacrer tout un peuple sans agir, sans intervenir ?
Et aujourd’hui, je me retrouve dans la même situation que ces Français d’autrefois et, comme eux, j’assiste totalement impuissante à la destruction d’un peuple, de ses hommes, de ses femmes, de ses enfants, de leurs maisons, de leur identité.
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Et j’ai honte, tellement honte de mon impuissance, de mon incapacité à faire quoi que ce soit pour que tout cela cesse ! Signer des pétitions, envoyer un peu d’argent, c’est si dérisoire par rapport à l’urgence de la situation… Et le pire, c’est que les puissants du monde semblent aussi impuissants que nous à faire cesser ce génocide !
Alors, dans quelques années, il ne servira à rien d’ériger des statues, de construire des monuments pour honorer la mémoire de toutes ces personnes massacrées. Cela ne servira à rien d’écrire des livres pour entretenir le souvenir de la destruction de Gaza. Il semble que nous n’apprenons rien des leçons de l’Histoire… Il nous restera juste, comme nos aînés, un obscur sentiment de honte, celui de n’avoir rien fait pour empêcher cela. (Mais eux, ils n’étaient pas informés comme nous le sommes aujourd’hui…) »