Les taux obligataires américains ont nettement reculé vendredi, après la publication de créations d’emplois atones aux États-Unis et un taux de chômage en progression au mois de juillet. Vers 13H45 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se détendait fortement à 4,24%, contre 4,37% à la clôture jeudi. Le deux ans, plus sensible à la conjoncture monétaire, reculait à 3,74%, contre 3,95%.

En cause: la santé du marché de l’emploi américain s’est dégradée en juillet, avec un taux de chômage en progression à 4,2%, contre 4,1% en juin. Les créations d’emplois se sont, elles, établies à 73.000 le mois précédent, selon le rapport mensuel du ministère du Travail, soit moins qu’attendu par les analystes. Surtout, les créations d’emplois pendant les mois de mai et de juin ont été fortement révisées à la baisse. Les chiffres corrigés (19.000 en mai et 14.000 en juin) s’affichent ainsi au plus bas depuis la pandémie de Covid-19.


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La détérioration du marché du travail découle d’une «incertitude politique persistante, de l’impact des droits de douane et du tassement des flux migratoires» souhaité par le gouvernement, avait pointé, avant la publication, Gregory Daco, économiste chez EY, dans une note. «Le rapport sur l’emploi de juillet montre que la Fed (banque centrale américaine, NDLR) est en retard sur les baisses de taux», note Patrick O’Hare, de Briefing.com.

Deux responsables de la Fed ont d’ailleurs regretté vendredi, dans des communiqués, la décision de maintenir les taux inchangés lors de la dernière réunion de politique monétaire, estimant qu’une baisse trop tardive risque de peser sur l’activité économique et l’emploi.