La France n’acceptera plus sur son territoire de Gazaouis évacués avant les conclusions d’une enquête sur les failles ayant permis l’accueil d’une étudiante accusée de propos antisémites, a déclaré ce vendredi 1er août le ministre français des Affaires étrangères. «Aucune opération de ce type, aucune évacuation d’aucune sorte ne se tiendra tant que nous n’aurons pas tiré les conséquences de cette enquête», a affirmé Jean-Noël Barrot sur France Info. De plus, «tous les profils qui sont entrés en France vont faire l’objet d’une nouvelle vérification», a ajouté le ministre, alors que la France a accueilli des centaines de Gazaouis depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas.

Le Quai d’Orsay, par la suite sollicité par l’AFP pour savoir combien de personnes seront concernées par cette décision, a répondu que le chiffre n’était pas communicable pour raisons de confidentialité.

Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l’humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d’une étudiante gazaouie, dont Sciences-Po Lille a annulé l’inscription mercredi. Des captures d’écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu’un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des Juifs.

La jeune femme a été désinscrite de l’Institut d’études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui «entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences-Po Lille», a indiqué l’établissement mercredi. L’IEP a par ailleurs expliqué avoir «accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem».

«Nous luttons avec acharnement contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de discriminations dans l’enseignement supérieur, ce n’est pas pour que nous nous retrouvions à accueillir une étudiante internationale qui fait l’apologie du nazisme», a pour sa part réagi le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, constatant une «faille au stade du criblage par les ministères compétents». Le ministre, qui avait demandé que le cas de cette étudiante soit traité «avec la plus grande fermeté», fera des propositions «à la rentrée» pour «améliorer le processus de sélection» des étudiants internationaux.

«Pourquoi on est passé à travers ? Il y a quand même une question, il faut y répondre», a également reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’Intérieur. «Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d’être renvoyée dans son pays, bien évidemment», avait-il ajouté.

Jean-Noël Barrot a, lui, asséné que la jeune fille «n’avait pas sa place en France». «Elle doit quitter le territoire national», a-t-il déclaré, ajoutant que des discussions étaient «en cours» pour trouver une destination.

Mise à jour à 18 h 06 avec la réaction du ministre de l’Enseignement supérieur et des éléments fournis par le Quai d’Orsay.