Par
Chloé LENTIER
Publié le
1 août 2025 à 23h11
« Il y a deux ans, jour pour jour, des incendiaires arrachaient la vie de notre fils aîné, Slymane Lerouge, 25 ans, sournoisement dans son sommeil. Les fumées de cet incendie l’ont éteint à tout jamais. » Ce vendredi 1er août 2025, devant le Palais de justice de Rouen, il y avait beaucoup d’émotions, mais surtout de la colère. La mère de Slymane Lerouge a pris la parole pour exprimer son chagrin et dénoncer l’attente insoutenable, deux ans après la mort de son fils dans un incendie d’origine criminelle, à Caudebec-lès-Elbeuf (Seine-Maritime).
« Ce n’est pas normal, ce n’est pas à nous de devoir faire remuer ciel et terre pour que les gens fassent leur travail », s’est indigné Esther Diego. Depuis le drame, elle se bat pour que justice soit rendue. Mais l’enquête, ouverte en 2023, piétine.
Une enquête au point mort
Slymane Lerouge, 25 ans, est mort asphyxié par les fumées d’un incendie survenu dans son immeuble de la rue Revel, dans la nuit du 31 juillet au 1er août 2023. « Huit mois d’enquête préliminaire, et depuis, silence radio », dénonce-t-elle. « On ne nous informe de rien, on n’est pas reçus, pas écoutés. » La douleur s’ajoute à l’incompréhension.
On pourrait croire à un mauvais polar, mais notre ciel bleu s’est effondré, et on cherche encore le sens de notre existence. Non seulement les coupables ont réduit en cendres la vie de notre fils, mais ils vont vivre comme si de rien n’était.
Esther Diego, maman de Slymane
Dans le cercle formé autour d’elle, sa famille et des amis de son fils, déjà présent lors de la marche blanche organisée quelques jours après le tragique accident. Le maire de Caudebec-lès-Elbeuf, Laurent Bonnaterre a fait le déplacement jusqu’à Rouen et s’est dit désarmé face à la situation : « Nous n’avons moins encore que la famille de réponse de la part de justice. Les seules nouvelles que j’ai eues, c’est moi qui suis allé les chercher auprès des enquêteurs de police judiciaire qui ont été plutôt transparents avec moi, mais qui ne m’ont pas communiqué d’éléments nouveaux dans ce dossier. »
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Un silence judiciaire que les proches perçoivent comme un abandon. « La justice est à deux vitesses, s’indigne le père de Slymane. Nous, on n’est personne. Mais on demande juste que le dossier avance, qu’on ne l’enterre pas ».
La grève de la faim comme ultime recours
Déterminée à faire bouger les lignes, Esther Diego prévient : elle entamera une grève de la faim si rien ne change. « Ce sera l’acte ultime. Je veux leur montrer que je ne lâcherai rien », affirme-t-elle.
Avant de quitter la place, les participants ont observé une minute de silence pour Slymane, et pour toutes les victimes « de cette justice qui met trop de temps à venir » d’après la famille de Slymane, décidée à obtenir des réponses.
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