C’est une image qui fait parler, sourire, et parfois même rêver. Une tortue géante, paisible et silencieuse, semble flotter à la surface du littoral varois.

Et pourtant, il ne s’agit ni d’une créature marine, ni d’une œuvre d’art numérique: juste d’un hasard heureux, saisi en plein vol par l’objectif d’un photographe.

Guillaume Voiturier, 48 ans, vit depuis vingt ans dans le golfe. Spécialisé dans la photographie aérienne de haute altitude, il capture régulièrement les paysages du sud, et ceux du monde depuis un hélicoptère.

Caméra 360° en main, ce mardi, il survolait la portion de côte entre Cavalaire-sur-Mer et Le Rayol-Canadel, à la recherche d’un beau panorama.

« Je tournais simplement une vidéo pour montrer les coulisses de mon métier, sans chercher un effet particulier et j’ai posté plusieurs images sur mes réseaux sociaux« , raconte-t-il.

Le maire de Cavalaire, Philippe Leonelli, repère une des images arrondie sous l’effet de l’objectif à 360°, en s’extasiant sur la transformation de son littoral en une… tortue immense et la partage immédiatement sur le compte municipal!

Pour rappel, une tortue Caouanne avait pondu dans la nuit du 22 juillet sur la plage de la ville. Pour certains, tous ces signes laissent à penser que le golfe tropézien tend à devenir un lieu de prédilection pour cette espèce protégée.

Au-delà de l’image insolite, ce cliché met en lumière la richesse plastique de la région et l’importance de continuer à la contempler avec attention, et parfois, avec un peu d’imagination.

Les secrets du magicien

Un projet photographique de cette ampleur nécessite tout d’abord un objectif, ici les côtes Ouest du Golfe, que Guillaume n’avait pas encore à sa collection.

Une préparation béton: des lieux aériens sélectionnés sur les cartes aéronautiques mais également Google Earth pour être sûr du résultat donné par l’axe à capturer.

Il faut ensuite « Attendre le Mistral, qu’il nettoie le ciel » déclame Guillaume, qui contrairement aux personnes sur terre, a besoin de partir en hélicoptère le lendemain d’un jour venteux, pour que la mer et le ciel soient dégagés de tout ton grisâtre possible.


Photo GUILLAUME VOITURIER.

Rapidement, les autorisations de vol sont demandées, puis acquises auprès de la base aéronautique militaire de Hyères et à la tour de contrôle civile de Nice.

Une confiance aveugle dans les pilotes de chez Green bees et Héli sécurité.

Ces navigateurs du ciel restent en vol stationnaire à des coordonnées précises, permettant au photographe de faire une série de clichés qu’il pourra assembler par la suite en une photographie.

Et parfois un peu de chance vient s’ajouter, comme pour cette tortue géante!

La suite a de quoi faire rêver…

Deux « challenges » intéressent le photographe. D’une part l’image regroupant toutes les communes liées au massif des maures, de Collobrières à Fréjus.

De l’autre, capturer tout le littoral varois, environ 400 kilomètres, en une photo.

Pour cela, il faudra monter à plus de 5.000 mètres au dessus de la mer, avec des masques à oxygène. Guillaume l’avait fait en Alaska, mais ici, c’est un défi inédit, laissant imaginer la beauté de ces côtes azurées.