Cette juge fédérale de San Francisco considère que les plaignants ont apporté « suffisamment de preuves d’une hostilité à caractère racial et discriminatoire » dans la décision de leur retirer ce statut. « La couleur de peau n’est ni un poison ni un crime », écrit la juge Trina Thompson, citant des déclarations du président Donald Trump et de sa ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem.

Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une « invasion » des Etats-Unis par des « criminels venus de l’étranger » et communiquant abondamment sur les expulsions d’immigrés. « Le tribunal conclut que les plaignants subiront un préjudice irréparable faute d’un report de la révocation du TPS pour le Népal, le Honduras et le Nicaragua », affirme la juge. En conséquence, elle rétablit le TPS pour les ressortissants de ces trois pays au moins jusqu’à une audience sur le fond le 18 novembre.

Le TPS, dont bénéficient actuellement plus de 50.000 Honduriens et 3000 Nicaraguayens, selon les estimations, leur avait été accordé en 1999 à la suite de l’ouragan Mitch qui avait ravagé ces deux pays d’Amérique centrale en 1998. S’agissant des quelque 7000 Népalais, il remonte à un séisme en 2015. Un autre juge fédéral avait déjà suspendu début juillet une décision similaire concernant quelque 520.000 Haïtiens, qui se seraient retrouvés expulsables en septembre.