Le réseau social a dénoncé l’approche «oppressive» des régulateurs britanniques pour faire appliquer la loi, qui doit servir à mieux protéger les enfants.
Le gouvernement britannique a affirmé samedi que sa nouvelle loi sur la sécurité en ligne, qui doit servir à mieux protéger les enfants, n’a pas pour objectif de «censurer le débat politique», après les vives critiques du réseau social X. Selon un porte-parole, il est «manifestement faux» de dire que ces mesures, qui imposent aux sites et plateformes de vérifier l’âge de leurs utilisateurs voulant accéder à des contenus pornographiques ou relatifs au suicide, vont «compromettre la liberté d’expression».
«Cette loi n’est pas conçue pour censurer le débat politique et n’oblige pas les plateformes à restreindre l’accès par âge à tout contenu autre que ceux présentant les risques les plus graves pour les enfants», a-t-il défendu. Le réseau X du multimilliardaire Elon Musk avait dénoncé vendredi l’approche «oppressive» des régulateurs britanniques pour faire appliquer la loi, et affirmé que les nouvelles mesures ne mèneront qu’à «une limitation supplémentaire de la liberté d’expression».
Depuis le 25 juillet, les sites web, réseaux sociaux et plateformes de partage de vidéos doivent mettre en œuvre des contrôles stricts de l’âge pour empêcher les mineurs d’accéder à des contenus inappropriés. Le régulateur des médias britannique, l’Ofcom a d’ores et déjà annoncé jeudi avoir lancé une enquête pour vérifier que 34 sites et plateformes pornographiques respectaient bien les nouvelles règles.
«Plusieurs mois pour se préparer»
Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la loi «Online safety act», adoptée en 2023, qui impose aussi la suppression de contenus favorisant les troubles alimentaires, les idées suicidaires et l’automutilation. «Les plateformes ont eu plusieurs mois pour se préparer à cette loi. Elles ne rendent pas service à leurs utilisateurs en se cachant derrière des délais pour justifier de ne pas l’avoir mise en œuvre correctement», a rétorqué samedi le gouvernement britannique.
Par ailleurs, «cette même loi établit des obligations claires et sans équivoque pour les plateformes dans le but de protéger la liberté d’expression», a poursuivi son porte-parole. En cas de non-respect, les plateformes s’exposent à des amendes pouvant atteindre 18 millions de livres (plus de 20 millions d’euros), ou 10% de leur chiffre d’affaires mondial si ce montant est plus élevé. Dans les cas les plus graves, l’Ofcom pourra saisir la justice pour bloquer l’accès au site ou à la plateforme concernée depuis le territoire britannique.