En juin 2022, l’ouvrière agricole avait été élue, à l’âgée de 28 ans, dans la 4e circonscription d’Ille-et-Vilaine, celle de Redon, sous l’étiquette de la NUPES, avant d’être réélue en 2024. « À partir de septembre, je me retire de la vie politique ». C’est par ces quelques mots, servant de titre à une vidéo sur le réseau social X, que la députée d’Ille-et-Vilaine a brièvement annoncé qu’elle mettra entre parenthèses ses fonctions parlementaires à la rentrée. Une erreur de diffusion, puisque la vidéo ne devait être mise en ligne qu’à la fin du mois d’août explique la députée qui souligne « faire une pause maternité ». Une « situation qui pose problème » constate l’élue : « J’ai déposé au début de l’été deux propositions de loi constitutionnelle visant à ce que le suppléant puisse remplacer temporairement le ou la parlementaire en cas d’accueil d’un enfant, car aujourd’hui ce n’est pas le cas ». En effet, la jeune femme, enceinte, ne bénéficie pas, comme tous ses homologues exerçant un mandat parlementaire, de congés maternité comme toute personne exerçant un métier.
« Parentalité et représentativité »
Une première proposition de loi allant dans ce sens avait déjà été vainement déposée par l‘élue en 2022. À l’époque Mathilde Hignet, enceinte lors de la campagne des législatives, avait déjà été confrontée à cette situation. Cette nouvelle mouture prend cette fois également en compte les remplacements en cas d’arrêt maladie de longue durée. La députée ne peut donner de délégation de vote que sur les scrutins publics : « Lors des débats en commission ou lors des votes à main levée, mon vote n’est pas pris en compte. C’est toute la problématique de ne pas pouvoir être remplacée ». Au-delà de ça, elle estime ainsi que dans ce cadre la représentativité des élus n’est pas assurée : « Je ne serai pas de retour à l’Assemblée avant le mois de janvier. Pendant plusieurs mois, les personnes qui m’ont élu ne seront pas représentées à l’Assemblée ». Si des organisations internes existent pour représenter l’élue localement « ça reste au bon vouloir des élus locaux de laisser la parole aux suppléants mais rien n’existe officiellement ». « Nous sommes plusieurs jeunes parlementaires, femmes et hommes en âge d’avoir des enfants. C’est pourquoi cette question de la parentalité et de la représentativité doit se poser. Ce n’est pas qu’un aménagement pour les parlementaires. C’est aussi une question de représentativité. On doit avoir une Constitution plus en écho avec la société d’aujourd’hui ».
Mais pour que cette loi soit votée, il faut une modification de la Constitution. Chose qui réclame donc un large consensus à gauche comme à droite sur les bancs de l’Assemblée où les femmes de plus ne représentent que 36 % des députés.