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Le Nouvel Obs avec AFP

Publié le 31 juillet 2025 à 8h13

, mis à jour le 31 juillet 2025 à 8h42

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Le Premier ministre canadien Mark Carney lors d’une conférence de presse à Ottawa, le 30 juillet 2025.

Le Premier ministre canadien Mark Carney lors d’une conférence de presse à Ottawa, le 30 juillet 2025. ADRIAN WYLD/AP/SIPA

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Le Canada prévoit de reconnaître l’Etat de Palestine en septembre à l’ONU, a annoncé mercredi 30 juillet le Premier ministre canadien, Mark Carney. Un changement de politique aussitôt condamné vigoureusement par Israël.

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« Le Canada a l’intention de reconnaître l’Etat de Palestine lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2025 », a déclaré Mark Carney lors d’une conférence de presse à Ottawa, soulignant que « le niveau de souffrance humaine à Gaza est intolérable ».

En franchissant le pas de la reconnaissance, le Canada est motivé par une conviction « de longue date » en faveur d’une solution à deux Etats pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, qui dure depuis des décennies, a justifié son Premier ministre. « Cette possibilité d’une solution à deux Etats s’érode sous nos yeux », a déclaré Mark Carney.

« Dynamique collective » portée avec la France

Avec cette décision, le Canada devient le troisième pays membre du G7, après les récentes annonces de la France et du Royaume-Uni, à signaler son intention de reconnaître l’État palestinien en septembre.

Paris, qui a récemment annoncé son intention de reconnaître l’Etat de Palestine à l’Assemblée générale des Nations unies, espérait créer une dynamique collective en ce sens.

La présidence française a salué mercredi l’annonce du Premier ministre canadien et s’est réjouie « de pouvoir travailler de concert avec le Canada pour relancer une perspective de paix dans la région », précisant qu’Emmanuel Macron s’est entretenu avec Mark Carney « un peu plus tôt dans la journée » à ce sujet.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a également annoncé mardi que son pays reconnaîtrait l’Etat de Palestine en septembre, sauf si Israël prenait une série d’engagements, dont celui d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Israël condamne, Trump menace

L’intention du Canada « repose sur la volonté de l’Autorité palestinienne de mener des réformes essentielles », a expliqué le Premier ministre, citant l’engagement pris par le président Mahmoud Abbas d’organiser des élections générales en 2026 et de ne pas militariser l’Etat palestinien.

Ce dernier a salué mercredi la décision « courageuse » du Canada, qui « intervient à un moment historique critique pour sauver la solution à deux Etats ».

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Israël a immédiatement décrié cette annonce et a dénoncé une « campagne de pression internationale déformée » venant « durcir la position du Hamas à la table des négociations à un moment critique », a réagi l’ambassade d’Israël à Ottawa dans un communiqué.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a de son côté fustigé dans une publication sur le réseau social X le changement de position du gouvernement canadien, affirmant que cela « récompense le Hamas et nuit aux efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza et un cadre pour la libération des otages ».

Donald Trump a également critiqué la décision de Mark Carney et averti qu’elle compliquerait les négociations avec Ottawa au sujet des droits de douane. « Wow ! Le Canada vient d’annoncer qu’il soutient un Etat palestinien. Cela va devenir très difficile pour nous de conclure un accord commercial avec eux », a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Une approche qui « n’est plus tenable »

Cette annonce du Canada intervient alors qu’un organisme international de surveillance de la faim soutenu par l’ONU a affirmé mardi que le « pire scénario de famine » était « en cours à Gaza ».

Mark Carney a par ailleurs ajouté que son pays a toujours été un membre indéfectible du groupe de nations qui espéraient qu’une solution à deux Etats « serait réalisée dans le cadre d’un processus de paix fondé sur un accord négocié entre le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne ».

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« Malheureusement, cette approche n’est plus tenable », a-t-il dit, s’en prenant au « terrorisme du Hamas » et « le rejet violent et de longue date par le groupe du droit d’Israël à exister ». Il a également critiqué « l’incapacité persistante » d’Israël à empêcher une catastrophe humanitaire à Gaza, ainsi que l’expansion des colonies en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée par Israël, considérées comme illégales au regard du droit international.

Quelque 2,4 millions de Palestiniens sont assiégés à Gaza par Israël depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

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Le Nouvel Obs avec AFP