Par
Rédaction Paris
Publié le
15 avr. 2025 à 13h12
Moins d’une journée après sa publication, la vidéo TikTok avait été likée plus de 20 000 fois et abondamment partagée. Sur les images, qui durent une dizaine de secondes et qui ont été capturées lundi 14 avril 2025, on voit ce qui s’apparente à une « mini-tornade » balayer le Jardin du Luxembourg. Des vêtements virevoltent à plusieurs mètres de hauteur à son passage et des dizaines de personnes se lèvent aussitôt des chaises installées dans ce parc du 6e arrondissement de Paris.
Dans les commentaires, les réactions sont aussi amusées qu’incrédules face au phénomène météo parisien. « Attends, c’est quoi ce reel ? », « C’est venu progressivement, mais on ne s’attendait pas à ça » ; « Encore la faute d’Hidalgo » ; « Désolé, j’ai éternué un peu fort » ; « This ain’t Texas » ; « Mais what ? !!»
2 vestes sur une valse #paris #tornade #fyp #jardinduluxembourg #tornado
D’autres internautes se montrent plus blasés, lâchant que « ça arrive souvent ». De quoi calmer la déception de cette personne, « trop deg de pas l’avoir vue » alors qu'[elle] est passée trois fois dans le jardin aujourd’hui ». Autant de réactions qui méritent des explications.
Une « mini-tornade » a-t-elle réellement été aperçue au Jardin du Luxembourg lundi après-midi ? De quel phénomène s’agit-il ? Est-ce si rare que ça ? Pour répondre à ces questions, nous avons interrogé à Yann Amice.
Vidéos : en ce moment sur ActuUn « dust devil » loin d’être méchant
Rapidement, le météorologue nous a détrompés : non, il ne s’agit pas d’une « mini-tornade », comme de celles dévastatrices qui frappent les États-Unis. « Le terme même n’existe pas », tranche l’expert. En revanche, il y a bien un lien avec nos amis d’outre-Atlantique, puisque ce phénomène météo est appelé dust devil. En clair, « un tourbillon de poussière, qui peut aller d’une dizaine de centimètres à quelques mètres de diamètres ».
Capable de soulever et d’emporter des objets légers, comme les vestes que l’on voit sur la vidéo, ce tourbillon de poussière n’a rien de dangereux (sauf pour les porteurs de lentilles correctrices peut-être…). Maintenant, comme se forme-t-il ?
« Dans l’idéal, explique Yann Amice, pour qu’un tourbillon de poussière se produise, il faut un terrain avec peu de végétation, mais beaucoup de poussière et de sable. » Comme c’est le cas au Jardin du Luxembourg, donc. « L’autre élément qui facilite sa formation, c’est un temps sec et chaud, avec un peu de vent », poursuit-il.
« Lundi après-midi, les conditions étaient réunies pour qu’un tel phénomène se forme », confirme Yann Amice. En renvoyant au timelapse réalisé via la webcam placée au-dessus du Conseil économique et social et environnemental (Cese, place d’Iéna, 16e), le météorologue relève qu’il y avait « pas mal de courants ascendants, le ciel était instable, mais sans excès, donc il n’y avait pas de différentiel important de températures ».
Le phénomène n’a donc rien d’anormal, ni de rare. L’été dernier, il avait déjà été observé, au même endroit, et fortement relayé sur les réseaux sociaux.
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